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"Le statut sanitaire est déterminant pour les éleveurs de porcs danois"

Dépendante des exportations, la filière danoise est contrainte de préserver le sanitaire de ses élevages sous peine de perdre des marchés et de dégrader son coût de production. La lutte contre le SDRP et la peste porcine africaine est donc stratégiquement essentielle.

Nicolai Rosager Weber, vétérinaire en charge du programme national d’éradication du SDRP. «Ce sont surtout les élevages multisites qui sont contrôlés.»
Nicolai Rosager Weber, vétérinaire en charge du programme national d’éradication du SDRP. «Ce sont surtout les élevages multisites qui sont contrôlés.»
© Seges

Depuis l’année dernière, le Danemark a mis en place un plan national de lutte contre le virus du SDRP. Mené en étroite collaboration par les abattoirs de porcs par l’association vétérinaire et l’administration vétérinaire et alimentaire danoise, son ambition est que tous les éleveurs soient rapidement engagés dans la démarche d’ici cette date et qu’en 2030, ce virus soit quasiment éradiqué.

Indemne de SDRP en 2030

Jusqu’à peu sur la base de volontariat, la déclaration du statut sanitaire est depuis ce premier trimestre obligatoire. Elle vise à connaître la situation sanitaire de l’intégralité des élevages. « Lorsque le programme a commencé en mai 2022, seulement 50 % des statuts des élevages étaient connus. Aujourd’hui, nous en connaissons 80 % », se félicite Nicolai Rosager Weber, vétérinaire en charge du programme national d’éradication du SDRP. Cette démarche doit permettre d’atteindre la première étape du programme : réduire drastiquement les élevages positifs SDRP d’ici 2025. « 85 % des truies et 75 % des charcutiers devront être déclarés négatifs contre 58 % et 46 % en janvier 2023. » Après cette date, la deuxième étape sera l’éradication : un malus de 0,027 euro par kilo sera appliqué en cas d’abattage d’animaux provenant de fermes positives. Pour réaliser ce tour de force, l’autorité sanitaire a divisé le Danemark en 50 zones géographiques. Le statut SDRP de chacune d’entre elles a été déterminé et les données sont volontairement en accès public sur le web. Ainsi, tous les mouvements d’animaux (flux de camions) et le statut sanitaire connu de chaque élevage y sont répertoriés. Le statut de chaque zone évoluera en fonction des informations et des démarches individuelles d’exploitation. « Globalement, au Danemark, la taille des ateliers permet de remplir au complet un camion. Et si ce n’est pas possible, l’éleveur peut en payer un en propre. Par contre, la stratégie majoritaire multisites entraîne, elle, d’importants mouvements. Ce sont ces derniers qui sont surtout contrôlés, remarque le vétérinaire. Ces derniers mois, certains éleveurs ont profité des cours non favorables pour engager des vides sanitaires. Néanmoins, la solution repose sur la vaccination de masse du cheptel reproducteur dont le coût est de quatre euros par truie. »

La PPA bloquée aux frontières

Pour se prémunir de la peste porcine africaine (PPA), 70 km de clôtures ont été implantés tout le long de la frontière avec l’Allemagne et le contrôle des flux d’animaux a été intensifié. Par ailleurs, la population de sanglier a été littéralement éliminée du pays. Tous les camions qui entrent dans le pays doivent obligatoirement passer par un centre de lavage agréé pour obtenir un permis de circuler : 27 000 camions sont lavés et désinfectés par an pour ensuite être tracés sur internet. Selon la provenance du véhicule, une quarantaine plus ou moins longue (6 jours minimum) est exigée. Pour éviter ce temps d’attente, des centres d’allotement ou des stations de collecte ont été installés à la frontière. Les animaux danois y sont déposés, puis repris par des transporteurs étrangers. Ainsi, désormais, aucun camion ne sort ni ne rentre dans le pays.

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