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Un nouvel observatoire national des vaccins vétérinaires
Le Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV) vient de publier les taux de vaccination des différentes espèces animales en France. L’année de référence de ce nouvel observatoire est 2017. Les données viennent des laboratoires pharmaceutiques qui ont défini, pour chaque maladie, le nombre estimé d’animaux vaccinés à partir de leurs volumes de doses commercialisées. Le taux de vaccination a ensuite été calculé en rapportant le nombre estimé d’animaux vaccinés au nombre total d’animaux en France. Au mieux, 57 % des chiens et 23 % des chats sont vaccinés. La couverture vaccinale atteint 75 % chez les veaux de boucherie, 25 % chez les bovins (mères), 19 % chez les ovins et 30 % chez les caprins. Seules les volailles ont un taux de vaccination qui atteint 100 % de la population pour certaines maladies. Pour l’espèce porcine, les résultats indiquent que 90 % du cheptel truies est vacciné contre la parvovirose et le rouget, 19,5 % contre la rhinite atrophique et 33 % contre l’actinobacillose. Les vaccins « pneumonie enzootique » et « PCV2 » sont respectivement utilisés chez 88 et 77 % des porcs en croissance. Le rapport fait aussi le bilan, pour chaque espèce, du nombre de vaccins concernés par une nouvelle Autorisation de mise sur le marché (AMM) ou d’une modification de l’AMM (mise à jour des souches, nouvelle voie d’administration, nouveau protocole) entre 2010 et 2018. Chez le porc, 14 vaccins ont été concernés, contre 20 chez le chien et 1 seulement chez le cheval. Au final, cet observatoire conclut sur la forte variabilité des taux de vaccination selon les espèces et les maladies. Il met aussi en avant le dynamisme des laboratoires pour apporter des solutions préventives aux maladies animales et innover dans le domaine des vaccins.
Avis d’expert : Anne Hémonic, Ifip-Institut du porc
« Une base pour évaluer la couverture vaccinale »
« Ce nouvel observatoire apporte des chiffres clés qui serviront de base pour suivre l’évolution de la couverture vaccinale de chaque espèce animale dans les prochaines années. Pour le porc, l‘évolution des dépenses moyennes en vaccins dans la GTE permet aussi un suivi indirect de leur usage en France, mais avec une méthode différente et sous un angle économique. Les plus forts taux de vaccination présentés ici chez le porc concernent des agents pathogènes très répandus en élevage et responsables de graves maladies : parvovirose, rouget, pneumonie enzootique, circovirose. Les résultats de ce premier bilan sont néanmoins partiels : pour l’actinobacillose, le taux de vaccination est sûrement sous-estimé car les autovaccins ne sont pas inclus dans les calculs. De plus, l’article ne mentionne pas les résultats des autres vaccins porcins (diarrhées néonatales et de post-sevrage, grippe, SDRP…) qui sont pourtant essentiels dans la maîtrise sanitaire des élevages. »