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Un nouveau site de multiplication de cochettes bio dans les Deux-Sèvres

Six producteurs de porcs bio en plein air se sont associés pour créer dans les Deux-Sèvres un post-sevrage engraissement permettant de produire leurs cochettes bio et d’en vendre à d’autres producteurs. L’ancienne stabulation de vaches laitières rénovée est particulièrement bien adaptée à cette production.

C’est dans une ancienne stabulation de 130 vaches laitières que les six associés de la SCEA Le Grand Bois à Aubigny dans les Deux-Sèvres ont créé l’un des premiers sites de multiplication en France pour la production de cochettes bio Adénia d’Axiom. Il est composé de 350 places de post-sevrage et de 1 040 places d’engraissement. « Le site a la capacité de produire 1 000 cochettes bio par an », explique Vincent Courrillaud, l’un des associés et gérant de la SCEA La Vallée Bio dans la Vienne. Dans un premier temps, il va servir à approvisionner les élevages des associés qui totalisent 1 770 truies en production biologique. Leurs besoins se montent à environ 700 cochettes par an. « La réglementation tolère un renouvellement de 20 % des cheptels truies bio en cochettes conventionnelles, rappelle-t-il. Ce qui veut dire que les autres 20 % nécessaires au renouvellement des troupeaux doivent être produites soit en autorenouvellement, soit par l’achat de cochettes bio, un produit encore rare sur le marché français. » Le multiplicateur estime que techniquement, le renouvellement des cheptels en cochettes bio se justifie. « Les futures cochettes sont issues d’un naissage bio en plein air de 120 truies situé à 5 km de distance. Elles ont été habituées à vivre en plein air et sur paille. En conditions d’élevage plein air, elles ont une meilleure carrière que des cochettes conventionnelles issues de bâtiments fermés. » Vincent Courrillaud souligne également la particularité de leur production : « nous proposons la vente de cochettes pleines dans toute la France. Après avoir été labellisées en fin d’engraissement, elles sont rapatriées sur le site naissage où elles sont inséminées, puis élevées jusqu’à leur départ dans des parcs en plein air jusqu’à leur livraison. »

Un bâtiment adapté au porc bio

Le bâtiment anciennement dédié à des vaches laitières est particulièrement adapté à l’élevage de porcs bio, ne serait-ce que grâce à sa surface importante. En post-sevrage, il faut compter 1 m2 de surface par porcelet, dont 0,6 m2 en bâtiment et 0,4 m2 en extérieur. La moitié de la surface extérieure doit être découverte. Les aménagements intérieurs sont classiques pour un bâtiment sur paille : les porcelets disposent d’une niche, d’abreuvoirs et de nourrisseurs à volonté. Leur durée de séjour est de cinq semaines, le poids d’arrivée étant de 12 kg (pour un sevrage à cinq semaines) et le poids de sortie autour de 32-33 kg. La partie engraissement est constituée de 16 cases de 65 places. Les porcs doivent disposer de 1,3 m2 en intérieur, et de 1 m2 de courette extérieure dont la moitié est couverte. Un rideau brise-vent modulable permet de gérer l’ambiance du bâtiment. Les rampants et les cloisons sont isolés. Les éleveurs ont prévu un large accès aux nourrisseurs, avec 10 cm d’auge par animal. L’alimentation est assurée par une chaîne distributrice. Elle envoie l’aliment dans des cylindres fait maison surmontant les nourrisseurs, ce qui permet de rationner les cochettes en fin d’engraissement.

Un matériau innovant pour les séparations de cases

Les murets de séparation des cases sont constitués d’un nouveau matériau récemment primé au Sommet de l’élevage 2022. Il s’agit d’un coffrant modulable en PVC dont les éléments s’emboîtent entre eux. Le bloc constitué dispose en son cœur d’alvéoles pouvant être remplies de béton armé. « Cette conception permet notamment de fixer facilement les grands portails d’accès aux cases pour l’évacuation du fumier et l’apport de la paille », souligne Vincent Courrillaud. Sa surface en PVC est lisse et plus facilement lavable que du béton. Attention cependant au risque de l’abîmer lors de l’évacuation du fumier au tracteur ou au télescopique. Au total, l’investissement se monte à 955 000 euros, dont 160 000 euros d’achat du bâtiment. Le poste le plus coûteux est la maçonnerie (330 000 €) suivi du poste bardage-isolation-barrière brise-vent, pour un montant de 248 000 euros.

Repères

Les six associés de la SCEA Le Grand Bois

SCEA Vallée bio (Vincent Courrillaud, 1 450 places d’engraissement)
SCEA Liauderie bio (Alain Peyrot, 200 truies)
EARL Rohan de Chabot (Cédric Mainard, 650 truies)
EARL Jussay porc (Yann Mainard, 400 truies)
EARL CB porc (Maxime Courilleau, 400 truies)
SCEA Le Grand Bois naissage (Olivier Babin + 1 salarié, 120 truies)

« L’Adénia s’adapte bien au bio »

Mathilde Malecot, technico-commerciale Axiom
Mathilde Malecot, technico-commerciale Axiom © D. Poilvet

Mathilde Malecot, technico-commerciale Axiom

La SCEA Le Grand Bois produit des cochettes Adénia issues d’un croisement entre le Large-White Axiom et le Landrace Axiom élevés en production plein air bio. Cette génétique est parfaitement adaptée au plein air et au mode d’élevage sur paille, grâce à sa sélection équilibrée entre les qualités maternelles (GMQ qmat et index Bien-naître) et les performances des issus. Les truies sont productives, autonomes et calmes. Leurs tétines vieillissent bien, et elles ont une très bonne expression des chaleurs, avec un excellent taux de réussite à l’IA (91,6 % en moyenne). Enfin, avec 5,5 portées par truie réformée, elles ont une grande longévité.

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