Un élevage alternatif évalué par le numérique
Pierre Morfouace et la coopérative Le Gouessant vont construire dans les Côtes-d’Armor un élevage alternatif pilote qui tiendra compte du bien-être animal et des conditions de travail de l’éleveur.
Pierre Morfouace et la coopérative Le Gouessant vont construire dans les Côtes-d’Armor un élevage alternatif pilote qui tiendra compte du bien-être animal et des conditions de travail de l’éleveur.
Éleveur à Plestan, Pierre Morfouace compte faire table rase de son élevage existant de 265 truies naisseur engraisseur, excepté un engraissement qui sera réaménagé, pour reconstruire un ensemble de bâtiments alternatifs pilotes. « Le projet doit répondre à quatre objectifs », détaille Sophie Ambrois, responsable technique porc au Gouessant qui accompagne l’éleveur dans sa démarche. En premier lieu, réduire l’impact environnemental en réduisant les émissions gazeuses et en développant des processus de traitement des effluents. Ensuite, répondre aux attentes sociétales en termes de bien-être animal, avec un accès à la lumière naturelle et à l’extérieur. Les comportements naturels du porc seront respectés. L’objectif est aussi d’améliorer les conditions de travail de l’éleveur, grâce à un moindre confinement et l’amélioration de la qualité de l’air ambiant. Enfin, le modèle devra prouver sa rentabilité économique, par une prise en compte des contraintes économiques du marché et la maîtrise des investissements. « Concrètement, les porcs seront élevés dans des bâtiments comprenant trois zones de vie distinctes pour le couchage, les déjections et l’alimentation, explique Sophie Ambrois. Les bâtiments seront ouverts à tous les stades de vie. Notre objectif est de ne plus réaliser la coupe des queues. Enfin, les objets manipulables organiques seront largement employés. »
Le Gouessant compte faire largement appel à des outils numériques de récolte et d’analyse de données. Des dispositifs de monitoring de la qualité de l’air vont être déployés. Les déplacements des animaux vont être suivis par des puces RFID et des vidéos. Leur poids sera mesuré en continu, de même que leur comportement alimentaire et hydrique. « Notre objectif final est de faire de cet ensemble un démonstrateur d’élevage porcin alternatif et reproductible », conclut Sophie Ambrois. Les constructions devraient démarrer au début de l’année 2020.