Un consensus vétérinaire pour arrêter la castration chirurgicale des porcelets
Les techniques actuellement disponibles ne permettent pas d’assurer à la fois une anesthésie et un contrôle de la douleur suffisants lors de la castration des porcelets. Retour sur les éléments décisifs.
Les techniques actuellement disponibles ne permettent pas d’assurer à la fois une anesthésie et un contrôle de la douleur suffisants lors de la castration des porcelets. Retour sur les éléments décisifs.
Sollicitée par la direction générale de l’alimentation (DGAL), la commission vétérinaire SNGTV-AVPO composée de 16 praticiens s’est penchée sur les techniques possibles de contrôle de la douleur lors de la castration des porcelets. « Scientifiquement parlant, aucune de ces méthodes étudiées ne provoque une anesthésie suffisante en qualité et en durée pour garantir un bon contrôle de la douleur, souligne la commission. D’un point de vue pratique, elles sont complexes à mettre en œuvre et demandent toutes une adaptation de la législation. »
Quatre techniques ont été passées au crible des données scientifiques existantes et des appréciations de leur faisabilité en élevage.
La réglementation complexifie les possibilités
L’anesthésie par injection est d’office écartée, car elle fait appel à un produit pharmaceutique classé comme stupéfiant (la kétamine). Les autres méthodes se confrontent également à des restrictions réglementaires. L’anesthésie gazeuse est, par exemple, réservée à l’exercice vétérinaire du fait de la complexité de la gestion du matériel et des produits nécessaires. L’anesthésie locale fait, elle, face à deux problématiques : le produit reconnu comme le plus efficace (lidocaïne) ne possède pas d’indications dans l’espèce porcine en France. Il ne peut donc être utilisé actuellement. D’autre part, si les techniques d’anesthésie locale viennent d’être inscrites sur la liste des actes vétérinaires délégables, donc réalisables par les éleveurs et leurs salariés, elles doivent faire l’objet d’une formation spécifique dont les modalités ne sont pas encore définies. « L’avis des vétérinaires est une préconisation fondée sur les données scientifiques », précise Philippe Le Coz, de la SNGTV. « Il ne porte pas sur des considérations éthiques ou commerciales. » Par ailleurs le vétérinaire souligne que leur position est d’autant plus crédible qu’il existe des solutions alternatives à la castration chirurgicales existent, telles que l’élevage de mâles entiers, avec ou sans recours à l’immunocastration. « Elles ont fait leurs preuves en France et à l’étranger. » Cependant Philippe Le Coz souligne que ce consensus est établi d’après l’état actuel des connaissances. « Le développement de nouvelles molécules, plus efficaces et mieux adaptées aux contraintes, pourrait entraîner une révision de la position du groupe vétérinaire. »