Sept équipements de ventilation économes évalués en engraissement
Les ventilateurs économes à commutation électronique et les variateurs de fréquence permettent de réduire la facture énergétique. Retour sur trois ans de suivi dans un élevage équipé.
Les ventilateurs économes à commutation électronique et les variateurs de fréquence permettent de réduire la facture énergétique. Retour sur trois ans de suivi dans un élevage équipé.
Durant un essai réalisé dans un élevage du Finistère en partenariat avec la coopérative Prestor, cinq ventilateurs économes, en test dans cinq salles différentes, ont consommé en moyenne 437 kWh par salle et par an contre 1 407 kWh par salle et par an pour un ventilateur témoin à moteur asynchrone. En moyenne, les ventilateurs économes ont permis ainsi de réaliser 69 % d’économie d’énergie par rapport au ventilateur classique. Selon le modèle, l’économie d’électricité permise par les ventilateurs économes se situe entre 65 % et 74 %. Des variateurs de fréquence connectés à des ventilateurs classiques ont été testés dans deux autres salles. Ils ont consommé en moyenne 868 kWh par salle et par an, soit 38 % d’économie d’énergie.
Une gestion simplifiée de la ventilation
Au-delà des économies d’électricité, les ventilateurs économes présentent également l’avantage de pouvoir atteindre des bas débits de renouvellement d’air en limitant l’usage des trappes de freinage et sans risque d’inversion de leur sens de rotation, même par vent fort. Lors de l’essai, les trappes de freinage étaient retirées après 21 jours d’engraissement sans jamais être remises par la suite.
En conclusion, les résultats observés en élevage après trois années de fonctionnement montrent la capacité de ces équipements à réduire la facture énergétique en engraissement. Dans un bâtiment neuf, le choix des ventilateurs économes est justifié avec un temps de retour sur investissement du surcoût inférieur à cinq ans (hors aide), d’autant que ces équipements sont éligibles au dispositif PCAEA (Plan pour la compétitivité et l’adaptation des exploitations agricoles). Dans les bâtiments anciens, l’acquisition de ventilateurs économes est envisageable si les ventilateurs existants sont en fin de vie sous réserve que le boîtier de régulation dispose d’une sortie 0-10 volts. À défaut, la pose de variateurs de fréquence dans des salles équipées de deux ventilateurs permettra de valoriser le matériel existant et de limiter les coûts. En amont de tout investissement, la pose d’un compteur électrique modulaire sur la ventilation en engraissement est souhaitable pour connaître sa consommation électrique réelle et donc estimer au mieux le temps de retour sur investissement.
frederic.kergourlay@bretagne.chambagri.frUn suivi réalisé sur 1 050 jours
L’essai, réalisé dans un élevage du Finistère en partenariat avec la coopérative Prestor, s’est tenu dans un bâtiment d’engraissement construit en 1994. Les mesures se sont déroulées sur la période du 18 mars 2015 au 31 janvier 2018, soit 1 050 jours. Ce bâtiment comporte huit salles identiques de 88 places, chacune munies d’une entrée d’air par volet LEP et d’une extraction d’air dans la masse par un ventilateur de 500 mm de diamètre. Une salle avec un ventilateur classique à moteur asynchrone, fonctionnant sur la régulation de la tension, constitue le témoin. Cinq autres salles sont équipées chacune d’un ventilateur économe à commutation électronique et les deux dernières salles de variateurs de fréquence différents, connectés au ventilateur classique existant. Tout au long de l’année, la température de consigne en ventilation est fixée à 25 °C à l’entrée des porcs dans les salles et baisse de 0,5 °C tous les 15 jours jusqu’à atteindre 22 °C. La plage de ventilation est de 6 °C. Les consommations d’électricité sont enregistrées en continu au moyen de compteurs électriques connectés à un ordinateur.