Piloter ses cochettes au poids et aux ultrasons
Axiom préconise des objectifs de poids et d’épaisseur de lard précis à la première insémination artificelle. Pour cela, l’alimentation et le suivi longitudinal des cochettes sont deux éléments déterminants pour atteindre un optimum économique.
Axiom préconise des objectifs de poids et d’épaisseur de lard précis à la première insémination artificelle. Pour cela, l’alimentation et le suivi longitudinal des cochettes sont deux éléments déterminants pour atteindre un optimum économique.
« La conduite des cochettes en quarantaine doit répondre à une équation complexe qui prend en compte trois objectifs essentiels, souligne Clément Girres, directeur France et responsable technique Axiom, leur assurer une carrière longue, obtenir une bonne fertilité et une productivité élevée dès le premier rang, et enfin constituer un troupeau homogène et une bonne maîtrise de l’état corporel des truies. »
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Pour atteindre ces objectifs, l’alimentation joue un rôle essentiel. L’éleveur dispose de deux indicateurs fiables qui l’aident dans ses prises de décision : la bascule pour gérer le dépôt de protéines (conformation de la truie) et la mesure de l’épaisseur de lard dorsal aux ultrasons. « L’œil peut se tromper, met-il en garde. Deux cochettes dont les épaisseurs de lard sont identiques peuvent avoir des gabarits et des poids très différents. » Une différence que seule la bascule peut mesurer. Inutile cependant de peser tous les animaux de chaque bande. « Un contrôle en sortie d’hiver et à la fin de l’été est suffisant. » Clément Girres préconise pour les cochettes Adénia et Vénus un optimum de poids à l’IA de 150-155 kg, pour un âge de 255 jours minimum.
L’épaisseur de lard dorsal mesuré au Renco doit se situer aux alentours de 13 mm. « Nous n’avons pas fixé ces valeurs au hasard. Elles sont issues d’un suivi longitudinal de 150 cochettes réalisé récemment dans une ferme expérimentale, de leur arrivée en élevage à la réforme, tient-il à préciser. Elles correspondent à un optimum économique qui tient compte du coût de production et des performances des truies au cours de leur carrière. » Une mise à l’insémination plus précoce permettrait de gagner du temps et de la place en quarantaine. Mais le syndrome de la deuxième portée deviendrait alors quasiment inévitable. À l’inverse, inséminer plus tardivement les cochettes permettrait une meilleure prolificité en première portée. « Mais une prise de poids trop importante peut compromettre leur longévité à cause de problèmes d’aplombs ou d’excès d’embonpoint », met en garde Clément Girres.
Limiter la croissance en quarantaine
Le technicien souligne que les cochettes ont encore un potentiel de croissance important quand elles arrivent en quarantaine. « Pour maîtriser leur gabarit et leur état d’engraissement, il faut donc limiter leur croissance. » Celle-ci sera adaptée à l’âge et à leur poids à leur arrivée en quarantaine. « Le GMQ avant la première IA doit être compris entre 450 et 500 grammes par jour, selon le poids d’arrivée. » Concrètement, Axiom préconise une distribution d’un aliment gestante à 2,3 kg par jour en condition de logement optimum. « Ce type d’aliment qui contient moins de lysine qu’un aliment jeune repro. Il limite le dépôt de muscles et favorise un morphotype correspondant aux truies reproductrices, différent de celui des porcs charcutiers. » Il conseille en revanche de relancer la croissance durant la phase de synchronisation des chaleurs. « Une libéralisation des apports alimentaires durant cette période a un impact hormonal positif sur les cochettes pour la production des ovules. »
De bonnes conditions de logement
Clément Girres précise que ces valeurs sont des moyennes, et qu’il existe obligatoirement des écarts d’un animal à l’autre. « La variabilité interindividuelle des cochettes et la gestion de l’alimentation en groupe rendent impossible une uniformisation des poids et des épaisseurs de lard dorsal. » Par ailleurs, les quantités d’aliment à distribuer peuvent varier fortement selon les conditions de logement, le statut sanitaire des cochettes ou encore la qualité de l’aliment. Que le bâtiment soit sur paille ou sur caillebotis importe peu. « L’essentiel est de respecter de bonnes conditions d’élevage en termes de propreté des sols, d’ambiance, d’accès à l’aliment et à l’eau », conclut Clément Girres.