Persévérante et engagée, Émilie, éleveuse de porc en situation de handicap, ne baisse pas les bras
En situation de handicap invisible, Émilie, cheffe d’entreprise en production porcine, a trouvé les ressources nécessaires pour aller de l’avant.
En situation de handicap invisible, Émilie, cheffe d’entreprise en production porcine, a trouvé les ressources nécessaires pour aller de l’avant.
Émilie, non issue du milieu agricole, est associée à la tête d’une exploitation agricole avec son conjoint. Ils gèrent ensemble un élevage de 140 truies naisseurs-engraisseurs avec 70 hectares de SAU.
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À 40 ans, à la suite de problèmes de santé et un arrêt de six mois, l’éleveuse apprend qu’elle est handicapée. Un handicap physique définitif non réversible auquel elle devra faire face. Maman de trois enfants dont un en fauteuil roulant, Émilie va mobiliser toute son énergie pour y faire face.
Continuer à travailler
« Nous venions d’investir avec mon conjoint plus de 500 000 euros dans la modernisation de notre élevage, précise-t-elle. La découverte de mon handicap a été un raz-de-marée pour nous. L’idée d’un arrêt définitif m’a traversé l’esprit. Mais avec le soutien de mon conjoint, la question a vite été écartée. Il fallait cependant trouver des solutions pour continuer à travailler. » Le travailleur social de la MSA a accompagné l’éleveuse dans ses nombreuses démarches auprès des différents professionnels de santé et du handicap. La première étape a été la réalisation d’une étude de son poste de travail avec l’appui d’une personne-ressource de Cap Emploi(1) et d’un conseiller en prévention des risques professionnels de la MSA. « Cela nous a permis de réfléchir aux aménagements possibles ainsi qu’aux aides financières spécifiques à mobiliser », indique l’éleveuse.
Des solutions existent
Pour réduire la pénibilité, les éleveurs ont fait l’acquisition d’un robot de lavage, de deux balances à cochons mobiles ergonomiques et d’un chariot à cadavres. La chaîne de distribution des aliments de la maternité a été automatisée. Le couple a aussi décidé de recruter un apprenti dans le but de créer un poste de salarié. Finalement, le handicap d’Émilie a été le prétexte pour investir dans des aménagements qui, aujourd’hui, profitent à tous, valides ou non. Pour elle, prendre soin de son corps est capital, « car avec le temps, il nous rappelle à l’ordre de manière inévitable », conclut-elle.
Nabila Gain Nachi, Chambre d’agriculture de Bretagne