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« Notre modèle économique est stable et performant », souligne le groupement de porcs Elpor

Elpor a tenu son assemblée générale ce jeudi 23 mai à Andel (Côtes d’Armor). L’occasion pour son président Bertrand Houzé et son nouveau directeur Arnaud Guérin d’expliquer pourquoi le groupement lamballais est le seul à avoir progressé en nombre de porcs commercialisés en 2023.

Bertrand Houzé à gauche) et Arnaud Guérin, président et directeur d'Elpor "2023 est une année historique pour Elpor"
Bertrand Houzé à gauche) et Arnaud Guérin, président et directeur d'Elpor "2023 est une année historique pour Elpor"
© D. Poilvet

Comment se porte Elpor ?

Arnaud Guérin - Bien ! En 2023, le nombre de porcs commercialisés a augmenté de 11 % par rapport à 2022 dans un marché en baisse de 5 %. Soit 451 000 porcs charcutiers pour 130 adhérents (dont 110 naisseurs-engraisseurs), ce qui constitue une année historique pour notre groupement créé en 1976. La tendance reste la même en 2024, avec une progression de 4 % depuis le début de l’année.

Comment expliquez-vous ce succès ?

Bertrand Houzé - Notre modèle économique reste le même depuis la création du groupement : assurer le départ des porcs charcutiers en temps et en heure, et qu’ils soient payés au juste prix. Grâce à notre partenariat avec Kermené qui abat la quasi-totalité de notre production, nous sommes à l’abri des reports de départs et nous avons la certitude que les animaux seront payés sur la base du Marché du porc breton et de la grille de plus-values en vigueur.

A.G. - Le groupement est toujours resté focalisé sur son cœur de métier qui est la commercialisation des porcs. Nous proposons aux adhérents un service échographie et un suivi qualité pour le référencement Le Porc Français, la biosécurité et la traçabilité. 

Pour les conseils techniques, l’aliment, la génétique, le bâtiment et l’environnement, chaque éleveur fait appel à ses partenaires ou à des prestataires extérieurs tels que l’Ifip pour les formations ou la Chambre d’agriculture de Bretagne pour la GTE et la GTTT. Cela ne sert à rien que l’éleveur paie deux fois pour le même service. 

Elpor ne touche aucune commission sur les produits vendus par ces structures à ses adhérents. Grâce à notre structure légère, les frais de commercialisation ne sont que de 20 centimes par porc commercialisé, sans indexation sur le prix payé, quelle que soit la taille des élevages. Quand le résultat financier de l'année est favorable, les adhérents bénéficient d’une ristourne. Cela va être le cas pour 2023.

Les adhérents Elpor perçoivent-ils des plus-values liées à des signes de qualité ?

B.H. - Peu d’adhérents Elpor produisent des porcs sous signes de qualité, officiels ou non, pour la simple raison que Kemené a peu de débouchés pour ces productions. L’abattoir et le distributeur E.Leclerc avaient beaucoup misé sur le Collectif 2 mis en place en 2019. Mais le Covid 19 et l’inflation qui a suivi ont cassé la dynamique et les consommateurs se sont retournés vers les produits les moins chers.

A.G. - Avec Kermené, nous fonctionnons en flux tiré. Nous produisons ce que l’abattoir nous demande de produire. Le gros atout de ce mode de fonctionnement est la fluidité des départs. Depuis deux ans nous avons répondu favorablement à la demande de notre partenaire en mâles entiers. En 2023, 24 % des élevages avaient arrêté de castrer les mâles, dont 7 % d’immunocastration. Actuellement, nous en sommes à 40 % des élevages, dont 4 % d’immunocastration. La rémunération des mâles entiers est conforme à l’accord passé fin 2021 entre l’AOP et Kermené (-4 cts/kg). En parallèle, les élevages dont les mâles sont castrés sous anesthésie ou immunocastrés perçoivent une plus-value de 3 cts/kg.

Quels sont les enjeux auxquels Elpor et ses adhérents devront faire face dans les années à venir ?

B.H. - Après les défis environnementaux des années 90, les aléas de conjoncture des années 2000 et 2010, les éleveurs de porcs doivent désormais répondre aux enjeux sociétaux, notamment sur les aspects du bien-être animal et de la biosécurité. Nous devons prouver, démontrer, justifier notre production pour rassurer les consommateurs et investir dans de nouveaux bâtiments plus performants sur ces aspects. Mais tout ceci a un coût et la marge dégagée par nos élevages doit être durablement suffisante pour financer cette transition sociétale.

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