Aller au contenu principal

Moins d'antibiotiques au programme

Un plan national de réduction des risques d'antibiorésistance en médecine vétérinaire a été publié en novembre. Il vise une réduction de 25 % de l'usage des antibiotiques en cinq ans pour les animaux d'élevage et de compagnie, ainsi que le développement de solutions alternatives.

© cg

Après deux ans de débats au sein du « comité vétérinaire pour un usage raisonné des anti- biotiques », le ministère de l'Agriculture lance un plan d'actions incitatives censé diminuer les antibiorésistances.

La direction générale de l'alimentation (DGAL) a attendu le 17 novembre, veille de la quatrième journée européenne d'information sur les antibiotiques, pour divulguer son plan d'actions en 40 mesures, destiné à lutter contre l'antibiorésistance acquise par l'usage des anti- biotiques vétérinaires.

Il s'inscrit dans une démarche européenne et nationale visant d'abord à protéger la santé des citoyens. Dans l'UE, les micro-organismes résistants aux antibiotiques seraient responsables de 25 000 décès par an. Désormais, il faut plus que jamais considérer les antibiotiques comme un bien commun à préserver sur le long terme, et non comme des produits susceptibles à court terme d'améliorer les performances des animaux. Le plan de la DGAL entend agir à deux niveaux. D'une part diminuer la contribution des antibiotiques vétérinaires à la résistance bactérienne et d'autre part préserver l'arsenal thérapeutique, sachant que le développement des nouveaux antibiotiques sera difficile, long et coûteux. Un usage « prudent » et « ciblé » est désormais de rigueur.

Le plan s'adresse à tous les acteurs concernés, des laboratoires pharmaceutiques aux éleveurs, en passant par les vétérinaires prescripteurs et les délivreurs de médicaments (vétérinaires et pharmaciens). Le dispositif compte quarante mesures traitant de la formation et de la sensibilisation de tous les acteurs (axe 1 avec 13 mesures), de la recherche d'alternatives aux antibiotiques (axe 2 avec 9 mesures), de la réduction des pratiques à risques (axe 3 avec 11 mesures) et enfin du suivi des consommations et de l'antibiorésistance (axe 4 avec 4 mesures). Pratiquement, l'exposition animale aux antibiotiques devra baisser de 25 % dans un délai de cinq ans. Celle- ci prend en compte la quantité d'animaux traités, la dose et la durée de chaque traitement. Ce critère est plus pertinent que le tonnage consommé, car réduire seulement la consommation globale pourrait s'avérer inefficace. En effet, diminuer les tonnages de vieilles molécules au profit de molécules plus récentes (notamment les fluroquinolones et les céphalosporines) conduirait à aggraver l'antibiorésistance. D'ores et déjà, quelques mesures coercitives sont prises pour protéger l'efficacité de certains antibiotiques dits «critiques » pour la santé humaine. D'ores et déjà, les représentants de la filière porcine (Coop de France, FNP et Inaporc) avaient décidé la mise en place d'un moratoire sur l'utilisation des antibiotique de type céphalosporines de 3e et 4e générations (ceftiofur, cefquinone) en avril 2011 et pour une durée de deux ans. Les mesures du plan national laissent une large initiative aux filières. Concrètement, des réunions de sensibilisation des éleveurs et des techniciens pourraient être orga- nisées par les vétérinaires, à l'initiative des organisations de production ou des interprofessions, estime le docteur vétérinaire Dominique Balloy qui a participé aux travaux du comité vétérinaire pour l'usage raisonné réuni en 2010 par la DGAL. « Il faut que le message descende jusqu'à la base », insiste le praticien vendéen. «L'antibiotique doit redevenir un médicament au service de la santé animale. Il devra être prescrit dans des conditions plus restrictives que par le passé.»

Les plus lus

<em class="placeholder">Steven Le Hir et son épouse Servane dans la nouvelle maternité de l’élevage repris en 2023 : « L’élevage de 341 truies est désormais entièrement autonome en places ...</em>
« J’ai restructuré mes deux sites porcins pour gagner en performances techniques »

Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier…

<em class="placeholder">Laurent Guglielmi, éleveur de porc et dirigeant des Cochonnailles du Haut-Bois à Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir).</em>
« L’immunocastration des porcs valorise les pièces de découpe »

Pour Laurent Guglielmi, éleveur et charcutier, le taux élevé de maigre des porcs mâles immunocastrés permet une meilleure…

<em class="placeholder">Sébastien Méheust : « L’exportation de la fraction solide d’une partie des déjections des porcs charcutiers réduit le plan d’épandage de 31 hectares. »</em>
« Le raclage en V réduit ma surface d’épandage de mon élevage de porcs »

La création de 1 140 places d’engraissement sur raclage en V a permis à Sébastien Méheust de réduire de réduire la…

<em class="placeholder">Romain Robert, EARL de la Barre : « le BRS nous fait gagner 25 hectares de plan d’épandage. »</em>
« Mon élevage de porcs est autonome avec 148 hectares de foncier»

Romain Robert s'est installé sur l'exploitation familiale porcine en reprenant un site d'élevage adossé à 80 hectares de SAU…

<em class="placeholder">Camille Gérard, Chambre d&#039;agriculture de Bretagne</em>
Les derniers-nés des grandes portées de porcelets sont les plus fragiles

Une étude démontre la vulnérabilité des derniers porcelets nés issus de portées hyperprolifiques.

<em class="placeholder">engraissement danemark</em>
« Danish Crown est en pleine crise »

Au Danemark, Danish Crown est confrontée à d’importantes difficultés économiques. Le nombre de porcs abattus a fortement…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)