L'éclairement des bâtiments en porc est hétérogène
Des disparités du niveau d’éclairement existent entre les salles et au sein même des cases de porcs. Voilà le point de départ d’une étude menée par les Chambres d’agriculture de Bretagne sur la lumière dans les bâtiments de post-sevrage et d’engraissement.
Des disparités du niveau d’éclairement existent entre les salles et au sein même des cases de porcs. Voilà le point de départ d’une étude menée par les Chambres d’agriculture de Bretagne sur la lumière dans les bâtiments de post-sevrage et d’engraissement.

Si la plupart des bâtiments récemment construits donnent une place importante à la lumière en installant des fenêtres et des tubes LED en nombre, ce n’était pas toujours le cas au cours des décennies précédentes.
Les bâtiments anciens, qui constituent l’essentiel du parc de bâtiments actuels, sont parfois sombres et ne permettent pas toujours d’atteindre les 40 lux minimum fixés par la réglementation pour le bien-être du porc. Pour identifier les facteurs qui impactent l’éclairement et tester une méthode de mesure à l’aide d’un luxmètre, les Chambres d’agriculture de Bretagne ont mesuré le niveau d’éclairement dans des salles de post-sevrage et d’engraissement de 13 élevages bretons. Trois ou cinq points de mesures ont été relevés au niveau de la case, à hauteur des yeux des porcs.

Les mesures ont été réalisées luminaires allumés. L’objectif de l’étude n’était pas seulement de quantifier un nombre d’élevages ou de cases qui seraient au-dessus ou en dessous du seuil réglementaire de 40 lux. Il s’agissait avant tout d’observer la variabilité du niveau d’éclairement entre les salles et les cases. L’étude a montré qu’au sein d’une case ou d’une salle, de fortes disparités existent. Dans la majorité des cases, la valeur moyenne des 3 à 5 points de mesures est supérieure à 40 lux, impliquant une surface suffisamment éclairée pour les porcs. Pour certaines cases cependant, même avec une valeur moyenne supérieure à 40 lux, des points de mesures mini qui peuvent être en dessous de ce seuil. En revanche, le niveau d’éclairement moyen de certaines cases était au-dessous de 40 lux (entre 21 et 39 lux), même si parfois certains points de mesures pouvaient atteindre 130 lux. Pour d’autres cases, toutes les mesures étaient inférieures au seuil réglementaire, avec des valeurs maximales de 17 à 39 lux. Ces disparités du niveau d’éclairement entre les cases appellent à la vigilance lors de l’implantation des luminaires et des fenêtres dans les salles d’élevages.

Des luminaires en nombre variable
Les luminaires sont majoritairement des tubes fluorescents. Quelques tubes LED ont été installés en rénovation et dans les bâtiments les plus récents. En moyenne, les tubes sont placés à 2,5 m de hauteur. On retrouve deux types d’installation :
Le nombre de luminaire par salle est très variable, ce qui influence le niveau d’éclairement. En moyenne, 1 tube luminaire est installé pour 20 m² de salle, mais avec une grande variabilité (mini : 9 m², maxi : 33 m²). Nous n’avons pas mesuré la qualité de l’éclairage, qui peut baisser avec le vieillissement des tubes fluorescent. La puissance de l’éclairage est en revanche diminuée en fonction de l’état de propreté, 20 % des tubes étant jugés sales à très sales. Laver les luminaires entre les bandes de porcs (poussières, crottes de mouches) permettrait de gagner en luminosité.
Les fenêtres éclairent les cases à proximité
Les fenêtres permettent l’apport de lumière naturelle, d’abord au niveau des cases immédiatement à proximité de la fenêtre, un peu au niveau de la case suivante, mais pratiquement plus ensuite. Luminaires éteints, le niveau d’éclairement proche de la fenêtre peut être élevé (460 lux en moyenne, mais avec des valeurs les plus élevées pouvant atteindre plus de 1 000 lux), contre seulement 37 à 45 lux au-delà de la troisième case. Un éclairage artificiel est alors nécessaire pour atteindre 40 lux dans l’ensemble de la salle. La surface des fenêtres représente entre 0,1 % et 4,3 % de la surface de la salle, mais entre 0,6 % et 1,6 % les deux tiers des salles mesurées.

Les cloisons de séparation entre les cases expliquent l’effet limité de l’éclairement par les fenêtres de la salle. L’ombre portée de la cloison traverse généralement toute la largeur de la case, surtout en engraissement avec une alimentation soupe où les cases sont peu larges. L’éclairement étant mesuré à hauteur des yeux des porcs, la cellule photosensible du luxmètre se retrouve alors dans l’ombre. Seul un luminaire placé au-dessus de la case permet alors d’obtenir l’éclairement suffisant.
La perception humaine n’est pas celle du cochon
Un décalage est souvent constaté entre la perception humaine de l’éclairement d’une salle, et les valeurs mesurées. Une salle peut paraître claire pour l’œil humain, notamment en présence de fenêtres, alors que les valeurs mesurées sont faibles, parfois en dessous de 40 lux. À hauteur d’œil des humains la lumière naturelle n’est pas bloquée et pénètre plus profondément dans les salles d’élevage. D’autres aspects interviennent dans cette perception : la couleur des murs, la hauteur sous plafond, autant d’éléments qui participent à la perception de l’environnement, sans avoir d’impact important sur le niveau d’éclairement mesuré au luxmètre au niveau des porcs.