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Le Porc Français : qu’impose le nouveau cahier des charges ?

La profession a décidé d’adosser le logo Le Porc Français à un cahier des charges afin de conforter son côté différenciant des produits d’importation et valoriser les bonnes pratiques d’élevage. Son objectif : que tous les élevages français soient référencés d’ici à la fin de l’année.

95 % des Français connaissent le logo « Le Porc Français » (LPF), et 89 % achètent des produits portant ce logo.

La filière porcine française a donc tout intérêt à valoriser la reconnaissance de cette indication pour défendre sa production face aux importations. « Le logo LPF a une vraie crédibilité auprès des consommateurs, souligne Laurie Detrimont, de l’AOP porc Grand Ouest. La filière, et plus particulièrement les éleveurs, ont tout intérêt à en faire leur étendard pour valoriser leur engagement dans la traçabilité, les bonnes pratiques, et la réponse aux attentes sociétales, comme le respect du bien-être animal. »

Pour donner une totale crédibilité à la démarche LPF, les membres de l’interprofession Inaporc ont décidé de l’adosser à un cahier des charges qui rassemble les exigences de traçabilité de la démarche VPF et des bonnes pratiques de la démarche Qualité traçabilité. De nouveaux critères ont été ajoutés autour, notamment, du bien-être animal. Des contrôles de référencement puis de suivi annuel internes et externes prouveront son respect.

Une clé d’accès aux marchés

S’engager dans la démarche LPF reste volontaire, « même si, sûres de leur intérêt, les organisations de producteurs (OP) réunies dans l’AOP porc Grand Ouest encouragent leurs adhérents à s’engager », affirme Laurie Detrimont. « Être référencé LPF sera une clé d’entrée sur le marché. Demain, quelle que soit l’évolution de la production, les porcs charcutiers non labellisés pourraient moins intéresser les abatteurs car ils ne pourront pas les commercialiser avec ce logo, un critère de choix important pour les consommateurs. Pouvoir prouver qu’on respecte le cahier des charges LPF est l’une des clés pour assurer son accès au marché. » Au niveau économique, le modèle est encore en construction. « À l’avenir, il serait logique que tous les éleveurs engagés dans la démarche touchent une plus-value et aient une meilleure valorisation de leurs carcasses », estime Jean-Pierre Simon, président de la commission qualité de l’AOP Grand Ouest.

Tous les éleveurs référencés en fin d’année

La filière s’est fixée pour objectif que tous les éleveurs soient audités et que leurs élevages puissent être référencés d’ici au 31 décembre 2023. « Le cahier des charges LPF prend en considération la réglementation en vigueur », précise Laurie Detrimont. Des tests réalisés par les OP sur le respect des nouvelles exigences avant le référencement ont montré que les principaux efforts d’investissement porteront sur l’amélioration des équipements liés au bien-être animal, comme la mise à disposition de matériaux manipulables et d’eau. Le référencement se fait par un audit, réalisé par l’OP ou un organisme certificateur, qui vérifie le respect de l’ensemble des points du cahier des charges. Pour les éleveurs qui ne pourraient pas être référencés dès le premier audit, les OP proposent des stratégies d’accompagnement afin qu’ils puissent l’être rapidement. Ensuite, un contrôle sera fait chaque année. Pour les éleveurs en OP, il y aura un contrôle interne plus un contrôle aléatoire des élevages réalisé par un organisme indépendant selon qu’ils sont engagés ou pas dans d’autres démarches de qualité reconnues. « L’AOP porc Grand Ouest et les organisations de producteurs adhérentes ont activement participé à l’élaboration de cette nouvelle démarche, dont elles assurent la promotion et le suivi du déploiement, souligne Chrystelle Amiaud, vice-présidente de la commission qualité. En mobilisant toutes les compétences de nos OP, nos structures fournissent un accompagnement à la mise en œuvre de ce cahier des charges, clé de réussite d’un référencement LPF. »

Un cahier des charges basé sur la réglementation

Le cahier des charges Le Porc Français reprend les exigences réglementaires. À savoir, l’identification et la traçabilité des animaux, les notifications de mouvement, la traçabilité des traitements vétérinaires, des livraisons d’aliments. Le respect du bien-être animal est également pris en compte, avec un accès à la lumière, l’accès en permanence à l’eau, la mise à disposition de matériaux manipulables à tous les stades et la gestion de la douleur à la castration. Les éleveurs doivent utiliser des aiguilles détectables et avoir une zone d’isolement pour les animaux blessés ou malades. Un plan de lutte contre les rongeurs doit avoir été établi. Enfin, les abords des bâtiments, parcs et enclos doivent être maintenus propres.

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