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Le Porc Français s’adosse au cahier des charges qualité traçabilité

L’interprofession Inaporc a annoncé la fusion de la démarche Le Porc Français et du cahier des charges QT enrichi de nouveaux critères. Une décision motivée par la nécessité de monter en gamme pour mieux valoriser la production nationale.

Le rattachement au cahier des charges qualité-traçabilité au logo Le Porc Français répond au besoin de mieux valoriser la production nationale. © D. Poilvet
Le rattachement au cahier des charges qualité-traçabilité au logo Le Porc Français répond au besoin de mieux valoriser la production nationale.
© D. Poilvet

À l’assemblée générale de l’interprofession Inaporc qui s’est tenue à huis clos à Paris le 30 juin dernier, son président, Guillaume Roué, a officiellement annoncé le rattachement du cahier des charges communément appelé qualité traçabilité (QT) enrichi de nouveaux critères à la démarche Le Porc Français (LPF), dont le logo est apposé à toutes les carcasses de porcs nés, élevés et abattus en France. « Cette décision prise par l’ensemble de la filière française rentre dans le cadre de la montée en gamme de la production initiée lors des États généraux de l’alimentation, précise-t-il. Elle traduit la volonté de la filière d’être présente sur tous les marchés, et de répondre aux enjeux sociétaux et aux attentes des consommateurs. L’objectif est que d’ici le 31 décembre 2021, 100 % des porcs français répondent aux critères qualitatifs définis dans ce nouveau cahier des charges. »

De nouvelles mesures de bien-être animal

Le nouveau socle de base Le Porc Français est composé de 49 critères. Certains d’entre eux, parfois issus d’une évolution récente de la réglementation, sont assortis d’un délai d’application de 3 à 12 mois. La plupart concernent des mesures de bien-être animal. Il s’agit notamment de la mise en place d’un accès à de l’eau fraîche en quantité suffisante, quel que soit le mode d’alimentation (soupe ou sec), pour tous les porcs âgés de plus de deux semaines. De même, tous les porcs de l’élevage doivent avoir accès en permanence à des matériaux manipulables « permettant une activité de recherche et de manipulation satisfaisante ». La réglementation sur la lumière est également reprise, avec une exposition à une lumière naturelle ou artificielle d’une intensité d’au moins 40 lux pendant un minimum de huit heures par jour. Les animaux blessés ou malades doivent être transférés dans une zone d’isolement, avec un accès à l’eau et à l’aliment. Les éleveurs sont invités à évaluer de manière volontaire le bien-être de leurs animaux en utilisant la méthode BEEP mise au point par l’Ifip. Les mesures de biosécurité déjà existantes dans le QT sont complétées par la mise en place d’un plan de lutte contre les rongeurs. Enfin, la notion d’entretien des abords est introduite, avec le maintien en bon état de propreté des abords des bâtiments, et l’entretien de la végétation qui les entoure.

En vigueur au 1er mai 2022

Depuis le 1er juillet, Inaporc a démarré une phase de communication interne auprès des éleveurs, des organisations de producteurs et des coopératives, afin de laisser le temps à tous de prendre connaissance des critères. À partir du 1er janvier 2021, démarre la phase de réalisation, avec la mise en place du plan de contrôle et les audits des élevages (internes et externes) et l’application des délais validés pour les nouveaux critères. Pendant cette phase, il n’y aura pas de déférencement en cas de manquement au cahier des charges. Au 1er mai 2022, un bilan des audits réalisés sera fait et la production basculera sur le nouveau cahier des charges Le Porc Français.

« Cette décision prise par l’ensemble de la filière française rentre dans le cadre de la montée en gamme de la production »

3 questions à Thierry Kerdilès, directeur général associé de l’agence Publicis Activ

« Le cahier des charges donne une explication au contenu du Porc Français »

Publicis Activ gère toute la communication vers le grand public liée au Porc Français. Son directeur, Thierry Kerdilès, nous explique pourquoi un cahier des charges adossé à l’origine France va dans le bon sens en regard des attentes des consommateurs.

Pour les consommateurs, quelle est la valeur de l’allégation « le Porc Français » par rapport aux autres signes de qualité ?

 

 
Thierry Kerdilès, directeur de l'agence Publicis Activ © Publicis Activ

Thierry Kerdilès, directeur de l'agence Publicis Activ © Publicis Activ

Thierry Kerdilès - Très clairement, Le Porc Français se place loin devant tous les autres signes de qualité, bio, label rouge, ou n’importe quelle marque privée. C’est le socle de base de toutes les autres démarches, qui elles, apportent une segmentation et un différentiel de prix lié à une qualité supérieure. La garantie d’origine France est à la fois un élément de réassurance et un déclencheur d’achat. Instinctivement, le consommateur pense qu’un produit estampillé « Le Porc Français » est meilleur que ce qui est produit à l’étranger. Et c’est vrai, car actuellement, la production française est certainement l’une des mieux-disantes d’Europe.

 

Dans ce cas, pourquoi adosser un cahier des charges qualitatif à la démarche LPF ? L’origine France ne suffit plus ?

T.K. - Le Porc Français définit un périmètre de production. C’est un critère statique, qu’il n’est pas possible de faire évoluer. L’adosser à un cahier des charges va permettre d’expliquer son contenu. Les éleveurs vont pouvoir démontrer que le tronc commun de la production porcine est d’un excellent niveau, à même de rassurer les consommateurs s’il en était besoin. Par ailleurs, la volonté du pouvoir politique et des professionnels de la filière exprimée lors des États généraux de l’alimentation était de mieux valoriser la production par une montée en gamme. Les signes de qualité seront d’autant mieux perçus par les consommateurs que le cœur du marché constitué du Porc Français sera d’un bon niveau.

Certains critères de qualité contenus dans le cahier des charges pourraient augmenter le coût de production du porc français. Les consommateurs sont-ils prêts à payer plus cher un produit qui constitue le socle de base de la production ?

T.K. - Le cahier des charges actuel ne correspond pas à une montée en gamme par rapport à l’existant, puisque la plupart des critères se réfèrent à la réglementation actuelle, et sont déjà appliqués en élevage. Une meilleure valorisation de la production est possible. Les Français disent qu’ils sont prêts à payer plus cher un produit si on leur apporte de nouvelles garanties. Mais il existe une grosse différence entre ce qu’ils affirment et ce qu’ils font dans les rayons des supermarchés. Cependant, certaines démarches récentes (C’est qui le patron) nous démontrent qu’il existe des marges de progression. Une meilleure valorisation du Porc Français ne pourra se faire que si les consommateurs perçoivent les garanties qu’elle leur apporte d’un point de vue qualité, sanitaire, bien-être animal, en plus de la proximité de la production.

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