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« Le Duroc Danbred s’est adapté au marché français »

La filiale française de Danbred a adapté son offre Duroc en plaçant en centre d’insémination artificielle des verrats améliorateurs sur le critère du classement des carcasses.

Loïc Havez et Philippe Chupin, Danbred. «Nous approvisionnons depuis trois ans les CIA avec des verrats améliorateurs sur le critère du classement des carcasses.»
Loïc Havez et Philippe Chupin, Danbred. «Nous approvisionnons depuis trois ans les CIA avec des verrats améliorateurs sur le critère du classement des carcasses.»
© D. Poilvet

Danbred a fait évoluer depuis trois ans son offre en lignée mâle pour qu’elle réponde mieux aux exigences des éleveurs. « Le marché mondial réclame des carcasses à 60 de TMP. En France, les abatteurs veulent du 62 pour mieux valoriser la viande fraîche et les jambons cuits, rappelle Philippe Chupin, le directeur de Danbred France. C’est pourquoi nous approvisionnons désormais les CIA français avec des verrats améliorateurs sur le critère du classement des carcasses. Nos derniers relevés de classement indiquent que cette stratégie est payante. Les valeurs moyennes de TMP de nos clients sont comprises entre 61 et 61,5, ce qui correspond à la plus-value optimale de la grille de classement Uniporc. » Philippe Chupin souligne aussi que cette stratégie de différenciation peut s’appliquer aussi à des verrats Duroc améliorateurs du pourcentage de gras intramusculaire. « Le noyau de sélection Danbred au Danemark est suffisamment vaste pour satisfaire ce marché s’il s’avère porteur dans les années à venir. »

Une approche alimentaire spécifique

Loïc Havez, le responsable technique et génétique Danbred en France, rappelle également l’apport du Duroc Danbred sur la qualité des porcelets : « entre deux et trois points de moins en taux de pertes sur nés vivants, un potentiel important de démarrage en post-sevrage et des croissances élevées en engraissement, jusqu’à +100 grammes de GMQ par rapport à un issu de Piétrain. » Il souligne cependant que ces animaux ne doivent pas être conduits de la même manière afin qu’ils expriment tout leur potentiel. « Leur capacité à obtenir de fortes croissances est liée à une meilleure valorisation de l’aliment. Mais c’est un animal un peu peureux, qu’il ne faut pas brusquer. Pour en tirer tout son potentiel, une approche animalière est indispensable. » Danbred positionne aussi son verrat sur le marché du mâle entier, même si la firme génétique danoise n’a pas entrepris de sélection spécifique sur le risque de carcasses malodorantes comme c’est le cas de la plupart de ses concurrents européens. « Un porc qui pousse vite, qui est maigre et qui est peu agressif a moins de risque de générer un problème d’odeur sexuelle à l’abattoir, souligne-t-on chez Danbred. Les élevages français utilisateurs du verrat Duroc Danbred qui ont arrêté la castration le confirment : leur taux de carcasses malodorantes est inférieur à la moyenne. ».

« Une promesse de croissance rapide »

Stéphanie et Stéphane Kerleveo ont choisi le Duroc Danbred pour sa croissance et sa rusticité.

 

 
Stéphane et Stéphanie Kerleveo. « Les passages grippaux sont moins prononcés, et nous n’avons quasiment plus d’entérotoxémies en engraissement. »
Stéphane et Stéphanie Kerleveo. « Les passages grippaux sont moins prononcés, et nous n’avons quasiment plus d’entérotoxémies en engraissement. » © D. Poilvet

 

Éleveurs en Côtes-d’Armor à la tête d’un atelier de 300 truies naisseur-engraisseur, Stéphanie et Stéphane Kerleveo sont passés à la lignée mâle Duroc Danbred depuis deux ans après être passés à la truie Danbred l’année précédente. « Nous étions intéressés par les performances de croissance de cette génétique, associées à son côté rustique qui limite les problèmes sanitaires », explique Stéphane Kerleveo. Ces promesses ont vite été vérifiées par les premières GTE analysées par leur groupement Porc Armor Évolution : 944 grammes de GMQ corrigé en engraissement, un indice de consommation de 2,36, et un taux de pertes de 3 %. « Les passages grippaux sont moins prononcés. Nous n’avons quasiment plus d’entérotoxémies. » Les porcs sont abattus à un poids élevé (95 kg de carcasse froid), mais le TMP ne s’en ressent pas trop (60,4). « Grâce à ces résultats, le nombre de kilos vifs produits atteint 3 651 kilos par truie et par an », constate Loïc Havez, responsable génétique Danbred France.

Une courbe d’alimentation poussée

Les performances de croissance sont permises par la mise en place d’une courbe d’alimentation poussée, excepté à la mise à l’engraissement pour habituer les porcelets à l’alimentation liquide. La progression de la courbe est rapide, pour arriver à un plafond de 2,75 kilos en 42 jours. En fin d’engraissement, elle suit la forme d’une cloche pour descendre à 2,55 kilos par jour. Sur la base des résultats de GTE, Loïc Havez lui conseille de limiter cette décroissance aux derniers jours de présence. « Nous constatons que la couverture de gras n’augmente pas significativement sur des carcasses plus lourdes. L’étude réalisée aux Trinottières le confirme », affirme-t-il.

Stéphane Kerleveo souligne le comportement particulier de la génétique Duroc par rapport au Piétrain. « Il y a beaucoup d’interactions entre eux, notamment en post-sevrage. Cela peut parfois aboutir à des nécroses d’oreille, notamment après la transition 1er-2e âge. Les animaux sont plus calmes en engraissement, mais interagissent beaucoup avec les jouets placés dans les cases. » Ce côté actif a des effets positifs, notamment pour le tri au moment des départs, un fait relevé par l’étude des Trinottières. « Nous ne passons pas plus d’une heure trente à deux heures pour sortir 150 porcs charcutiers », confirment les éleveurs.

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