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L’alimentation des porcelets et porcs charcutiers à l’heure de la micro-nutrition

La connaissance des besoins des porcs dépasse largement le niveau des macro-nutriments, protéines, matières grasses… Les chercheurs traquent aujourd’hui les niveaux optimums de micro-nutriments. et l’impact des différents additifs sur l’absorption intestinale.

Le fer n’est probablement pas le seul élément dont le porcelet soit carencé, selon des chercheurs canadiens.
Le fer n’est probablement pas le seul élément dont le porcelet soit carencé, selon des chercheurs canadiens.
© C. Gérard

L a carence du porcelet en fer est connue depuis des décennies. Les apports se sont systématisés, généralement par voie injectable mais aussi sous forme orale. Aujourd’hui, les nutritionnistes se penchent sur d’autres éléments « mineurs » dont le nouveau-né serait carencé. Jacques Matte, chercheur à Agriculture et Agroalimentaire Canada, Sherbrooke, vient d’établir que le transfert périnatal de la mère au porcelet serait aussi insuffisant pour les vitamines A et D, le cuivre et le sélénium. Le lait de truie s’avère en effet pauvre en ces micronutriments, comme le prouvent les analyses qu’il a réalisées sur des sérums de truies en fin de gestation, sur le colostrum et le lait après mise bas ainsi que sur les sérum des porcelets nés de ces truies. « Ces résultats portent à croire que l’évolution de l’espèce porcine n’ait pas favorisé le transfert de ces micronutriments de la mère au porcelet », précise le chercheur qui émet l’hypothèse qu’en conditions naturelles (en extérieur donc), ces micronutriments sont disponibles en abondance : rayons UV qui activent la vitamine D, b carotène (précurseur de la vitamine A) dans les plantes, et accès aux oligo éléments présents dans le sol. L’auteur conclut que, dans les conditions actuelles d’élevage, de nouvelles stratégies néonatales en micronutriments seraient nécessaires en complément du fer et du sélénium.


Les enzymes s’imposent


Aujourd’hui quasiment systématiquement utilisées dans les formules pour volailles, les enzymes commencent à s’imposer dans les aliments pour porcelets, voire porcs charcutiers. C’est le cas de la phytase qui permet de libérer le phosphore phytique et qui, aux doses recommandées par les fournisseurs, permet de se passer d’incorporation de phosphate bicalcique. Une présentation faite par Gustavo Cordero qui travaille chez AB Vista, fournisseur d’enzymes, a montré qu’un surdosage de cette phytase à 2000 unités contre 500 habituellement utilisés, améliore les croissances des porcelets de 22 à 55 kg de + 6,7 % et l’indice de consommation de – 2,3 %, « ce qui met en évidence l’effet extra phosphorique de cette nouvelle phytase microbienne ». Il émet l’hypothèse que les phytases, en hydrolysant les phytates, peuvent aussi libérer de l’énergie et des acides aminés « emprisonnés » dans ces molécules de phytates.
Plus récemment, ce sont d’autres types d’enzymes qui trouvent leur place en alimentation des porcs, les xylanases. Les principaux fabricants d’enzymes (AB Vista, Adisseo (voir p 14) ou Danisco) ont conduit des essais avec des formules contenant plus ou moins de fibres. Les xylanases sont en effet capables d’hydrolyser une partie des fibres contenues dans les parois végétales et donc d’améliorer la teneur en énergie digestible des aliments jusqu’à 50 à 175 Kcal/kg, selon les conditions d’essais et les enzymes testées. Avec aussi des résultats nuls, les différences de performances n’étant pas significativement améliorées par l’ajout d’enzymes… Les débats portent à présent sur le type d’enzymes en fonction des substrats et sur l’opportunité d’associer plusieurs enzymes pour en maximiser l’effet.

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