La Belgique à nouveau indemne de fièvre porcine africaine
En septembre 2018, les autorités belges annonçaient leurs premiers cas de fièvre porcine africaine (FPA) sur deux sangliers près des frontières française et luxembourgeoise. Le 20 novembre 2020, un peu plus de deux ans après l’introduction du virus dans le pays, la Belgique a retrouvé son statut indemne de FPA. La condition était de prouver l’absence de circulation virale dans les douze mois précédents. C’est ce que les analyses ont permis de montrer. Depuis le début de l’épidémie, 833 sangliers ont été testés positifs sur 5 415 analyses. Mais à partir de juin 2019 et jusqu’en mars 2020, une phase « post-épidémique » a démarré : seules sept carcasses contaminées ont été retrouvées, dont six dans un état de décomposition avancée. La mort des animaux était donc estimée à plus de trois, voire six mois. Aucun cas n’a été confirmé sur du porc domestique en élevage. Après la République tchèque en 2019, la Belgique est devenue le second État membre à avoir éradiqué la peste porcine africaine de son territoire. Un arrêté ministériel autorisera prochainement le repeuplement des exploitations porcines de la zone infectée. Cela permettra aussi de relancer les négociations avec les pays tiers pour l’exportation de viande porcine. La Belgique, comme tous les pays européens, doit désormais demeurer très vigilante pour éviter une seconde introduction.
Avis d’expert
Anne Hémonic, Ifip-Institut du porc
« Ce sera plus compliqué en Allemagne »
« En 2020, plusieurs pays d’Europe ont déclaré des cas positifs à la fois sur des sangliers et sur des porcs d’élevage. La Pologne, la Roumanie et l’Ukraine sont les trois pays les plus touchés par des foyers domestiques. Le dernier pays nouvellement contaminé est l’Allemagne. Son premier cas déclaré le 10 septembre 2020 était une laie retrouvée morte à 7 km de la frontière avec la Pologne. Depuis, la maladie s’étend vers l’ouest et dans le Sud, avec des distances de plus de 120 km entre les cas. À titre de comparaison, la distance maximale observée en Belgique entre les cas était de 35 km à la fin de l’épizootie et il lui a fallu plus de deux ans pour éradiquer le virus. L’Allemagne fait donc face à un large front épizootique tout au long de la frontière polonaise. Il lui sera probablement difficile de contenir la maladie malgré les nombreuses clôtures et mesures restrictives mises en place ».