Steven Le Hir, jeune installé en production porcine : « Je recherche la performance avant tout »
Steven Le Hir a repris un élevage de porcs hors cadre familial de 150 truies NE. Son objectif est de baisser son coût de production en obtenant des performances techniques de haut niveau, tout en répondant aux cahiers des charges proposés par son groupement Cooperl.
Steven Le Hir a repris un élevage de porcs hors cadre familial de 150 truies NE. Son objectif est de baisser son coût de production en obtenant des performances techniques de haut niveau, tout en répondant aux cahiers des charges proposés par son groupement Cooperl.
![Steven Le Hir. «Ici, le foncier est hors de prix, il est inutile de penser à investir dans une fabrique d’aliment à la ferme.»](https://medias.reussir.fr/porc/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPO302_DECO_JEUNE_LEHIR_LEAD_01.JPG.webp?itok=8YKTRW5_)
![Steven Le Hir a fait le choix de passer à une alimentation à sec.](https://medias.reussir.fr/porc/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPO302_DECO_JEUNE_LEHIR_LEAD_02.JPG.webp?itok=bKhl5WI-)
![La chaîne d'alimentation de l'engraissement a été branchée sur le multiphase déjà utilisé pour le post-sevrage.](https://medias.reussir.fr/porc/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPO302_DECO_JEUNE_LEHIR_LEAD_03.JPG.webp?itok=5n3H-mu-)
![Les truies gestantes sont logées dans des cases équipées de bat-flancs.](https://medias.reussir.fr/porc/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPO302_DECO_JEUNE_LEHIR_LEAD_04.JPG.webp?itok=qIGbycUm)
![« Je recherche la performance avant tout »](https://medias.reussir.fr/porc/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPO302_DECO_JEUNE_LEHIR_LEAD_05.JPG.webp?itok=I5om-doY)
À l’extrême pointe nord du Finistère, sur la commune de Ploudalmézeau, Steven Le Hir a repris il y a deux ans une exploitation hors cadre familial de 150 truies naisseur-engraisseur avec 23 hectares de SAU. Après une période de parrainage de trois mois destinée à évaluer le potentiel de l’élevage et à le prendre en main, il dresse un constat lucide sur son potentiel de développement : « Ici, le foncier est hors de prix, il est inutile de penser à investir dans une fabrique d’aliment à la ferme pour valoriser des céréales autoproduites », estime le jeune éleveur de 32 ans. Alors, plutôt que de viser l’autonomie, il s’est donné comme objectif de maximiser les performances techniques et le prix de vente de ses porcs charcutiers. « Je me suis fixé trois axes de progrès, explique Steven : la productivité des truies, l’indice de consommation en engraissement et la plus-value sur le prix des porcs charcutiers ».
13,7 sevrés par portée
Le premier objectif est en passe d’être atteint, avec 13,7 porcelets sevrés par portée dès la première année d’activité, alors que l’objectif de son étude prévisionnelle d’installation avait été établi à 12,5 sevrés. « Le statut sanitaire du cheptel est bon, et la maternité est équipée de cases balances », explique-t-il. Mais pour continuer de progresser, il estime que la taille réduite des cases ne suffit plus pour sevrer des portées nombreuses. « L’avenir est aux cases liberté, pour le confort des animaux et de l’éleveur. » Pour optimiser les performances en engraissement, Steven Le Hir a fait le choix de passer à une alimentation à sec avec l’installation de nourrisseurs à la place de l’installation soupe vieillissante. La chaîne qui alimente les nourrisseurs a été branchée sur le système multiphase qui assurait déjà la distribution des aliments en post-sevrage. « Le programme en six aliments proposé par la Cooperl me permet de diminuer le coût alimentaire de 1,20 euro par porc, argumente-t-il. De plus, ce système d’alimentation limite le gaspillage et facilite la surveillance des animaux. Par ailleurs, j’augmente mon potentiel de production en gagnant une place par case. » Le travail de valorisation des porcs charcutiers à l’abattoir était déjà bien entamé par son prédécesseur, qui produisait des porcs sans antibiotiques dès la naissance et des mâles entiers. Il avait également mis en place l’identification individuelle par boucles RFID permettant la traçabilité des porcelets et des mesures de bien-être sur les porcelets de la naissance jusqu’à l’abattage.
Démarche RSE et bonnes pratiques environnementales
Steven l’a poursuivi en adhérant à la charte environnement Cooperl qui valorise les bonnes pratiques environnementales engagées sur l’exploitation, ainsi qu’à la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) initiée récemment par la coopérative. « L’ensemble de ces démarches me permet d’obtenir une plus-value totale de 22 centimes par kilo sur le prix de base. » Il fait également remarquer que ces outils de suivi lui facilitent le travail au quotidien. « Je n’ai pratiquement plus besoin de supports papier pour gérer mon cheptel. Je saisis les informations en temps réel sur mon smartphone. Cela représente un gain de temps appréciable. » Un élément très important pour Steven, qui n’a pris qu’une semaine de congé depuis qu’il s’est installé. « J’ai passé beaucoup de temps à gérer les imprévus et les travaux nécessaires à la modernisation de l’élevage », constate-t-il. Avec parfois l’impression que le travail fourni n’a pas été rémunéré à sa juste valeur, son installation ayant coïncidé avec le repli des cours du porc, puis de la forte hausse du prix des aliments. Cependant, il n’a aucun regret d’avoir concrétisé son rêve de s’installer qui le suit depuis la fin de ses études, alors qu’il n’était pas issu du milieu agricole. En parallèle à l’amélioration des performances, il réfléchit déjà à l’évolution de son exploitation pour embaucher un salarié, afin de pouvoir dégager un peu plus de temps pour sa vie familiale. « J’adhère aussi pleinement au projet de ma coopérative afin de valoriser au mieux ma production et répondre à la demande sociétale », conclut-il.
Le multiphase en six aliments me permet de diminuer le coût alimentaire de 1,20 euro par porc.
« Un appui total pour l’installation des jeunes »
![Maxime Guillermic, responsable Cooperl zone Finistère nord](https://medias.reussir.fr/porc/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPO302_DECO_JEUNE_LEHIR_AVIS_GUILLERMIC.JPG.webp?itok=Ylt7h1Sz)
Maxime Guillermic, responsable Cooperl de la zone Finistère nord
Quand Steven nous a fait part de son projet d’installation, nous l’avons aidé à définir son projet en fonction de ses souhaits et de ses objectifs. Cette approche passe par une étude économique réalisée en interne, en concertation avec le centre de gestion. Elle permet d’évaluer le prix de reprise potentiel de l’outil, et de calculer un prix d’équilibre à partir d’objectifs réalistes. Steven a souscrit au contrat jeune coopérateur sur cinq ans proposé par Cooperl. Ce contrat garantit pour 50 % de la production un prix de vente minimum égal à 85 % du prix pivot trimestriel défini par l’Ifip. Quand le prix de base se situe entre le prix garanti et le prix pivot, le porc est payé au prix pivot. Il s’agit alors d’une avance de trésorerie à taux zéro que le jeune rembourse quand le prix de base dépasse le prix pivot. Cooperl propose également toute une panoplie d’aides financières à l’installation : prise en charge à 50 % des études économiques, juridiques, fiscales, environnementales et bâtiment, bonification d’intérêt de 50 % sur le prêt cheptel, prise en charge d’actions techniques (échographies, bilan sanitaire, contrôle ventilation et machine à soupe) et mise en réseau avec d’autres jeunes adhérents de la coopérative.