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« Je n’ai jamais eu de bandes de truies à moins de 90 % de fertilité »

Le Gaec La Boulaie obtient des performances de fertilité et de prolificité de haut niveau. Une conduite d’élevage particulièrement bien maîtrisée en maternité et en verraterie explique cette dynamique positive.

Au Gaec La Boulaie à Plémet (Côtes-d’Armor), rien n’est laissé au hasard dans la conduite du cheptel reproducteur.

Avec une conduite en cinq bandes de 60 truies à l’insémination, les performances n’ont cessé de progresser depuis l’installation de Cédric Le Mée en 2017 aux côtés de son père, Dominique.

Sur les six derniers mois, ils ont atteint des niveaux records : 38,3 porcelets sevrés par truie productive, 17,42 porcelets nés totaux par portée, 16,45 nés vivants et 14,83 sevrés.

Des truies en liberté en verraterie

Selon l’éleveur, la prolificité élevée des truies s’explique par une bonne maîtrise de la phase de détection des chaleurs et des inséminations artificielles (IA) qui se traduit par un taux de fertilité de 95 % sur les six derniers mois. Après le sevrage qui se fait le mercredi, les premières chaleurs surviennent dès le samedi soir. Les truies ne sont bloquées que durant la phase d’insémination. Les chaleurs sont donc détectées quand elles sont en liberté.

La circulation du verrat est facilitée par la présence d’un couloir à l’avant et à l’arrière des cases. « Les truies se mettent toutes en rang le long de la barrière, et il est très facile de repérer celles qui s’immobilisent », souligne l’éleveur. Le dimanche matin, 80 % d’entre elles sont en chaleur. Les premières inséminations se font le dimanche midi, mais elles prennent peu de temps. « Avec la sonde d’auto-insémination Selfix, il me faut moins de 45 minutes pour inséminer 60 truies. »

Finalement, les truies sont systématiquement inséminées trois fois. « Nous avons opté pour la semence Armada de Gènes Diffusion. Couplée à la sonde Selfix, c’est une assurance tout risque. Depuis mon installation, nous n’avons jamais eu de bandes à moins de 90 % de fertilité, excepté lors d’un passage viral sur le cheptel reproducteur. »

Les performances des bandes inséminées en sortie d’été ne décrochent pas, aidées en cela par le « cooling » qui limite aussi la hausse des températures en verraterie-gestante.

Peu d’interventions à la mise bas

L’éleveur explique aussi ces excellents résultats par un minimum d’interventions sur les truies au moment des mises bas : « Pas de déclenchement des naissances, pas de fouilles, très peu d’injections… La facilité des truies à mettre bas limite le nombre de mort-nés (0,98 par portée) et les prépare aux cycles suivants dans des conditions optimales. »

Le faible taux de pertes sur nés vivants (9,8 %) démontre la bonne capacité des truies à élever leurs porcelets. « Les cases balance font aussi la différence en termes de tranquillité d’esprit quand nous ne sommes pas présents », souligne le jeune éleveur. Il admet cependant rester tard dans la maternité pour sauver un maximum de porcelets tant que les truies n’ont pas fini de mettre bas.

La qualité du bâtiment construit en 2017 joue également un rôle important, avec notamment un « cooling » qui maintient une température confortable, même en plein été.

Des cochettes homogènes

« La qualité du cheptel reproducteur se travaille dès la phase de quarantaine », tient à souligner Cédric Le Mée. Les cochettes sont accueillies dans des cases confortables sur paille avec un alimentateur individuel Selfifeeder Gest équipé d’un plateau peseur (Asserva). Elles y séjournent neuf semaines, durant lesquelles l’alimentation est gérée individuellement afin de constituer des lots homogènes en poids et en état d’engraissement. « L’objectif est de ne pas dépasser 14 millimètres d’épaisseur de lard dorsal à la première insémination artificielle, et 18 millimètres à la mise bas », indique-t-il.

Les truies gestantes sont logées dans des cases de six à huit places. Elles sont regroupées selon leur poids, leur rang de portée et leur état d’engraissement. Le taux de renouvellement des truies est élevé (50 %). Elles sont presque systématiquement toutes réformées en cinquième portée. « Je veux maintenir un cheptel performant, nécessitant peu de main-d’œuvre et facile à gérer. »

L’excellent niveau des résultats techniques tend à prouver que la stratégie employée est bonne.

Fiche élevage

Gaec La Boulaie à Plémet (Côtes-d’Armor)

2 associés (Cédric et Dominique Le Mée)
330 truies naisseurs-engraisseurs
Conduite en cinq bandes de 60 truies
180 hectares de SAU
FAF partielle (maïs humide en engraissement)
Génétique Nucléus
Semence Gènes Diffusion

Plus de fertilité avec la semence Armada

<em class="placeholder">Bertrand Brajeul, animateur des ventes Est Bretagne et Normandie chez Gènes Diffusion</em>
Bertrand Brajeul, animateur des ventes Est Bretagne et Normandie chez Gènes Diffusion © D. Poilvet

Bertrand Brajeul, animateur des ventes Est Bretagne et Normandie à Gènes Diffusion

« La semence Armada utilisée par Cédric se caractérise par une concentration accrue en spermatozoïdes de 10 % et contrôle PCR SDRP systématique à chaque prélèvement. Nous avons démontré que cette semence enrichie améliore la fertilité de 2 % et la prolificité de 0,76 nés totaux par portée, par rapport à une semence classique. Lancée il y a dix ans, Armada représente aujourd’hui plus de la moitié des doses commercialisées par Gènes Diffusion. Depuis le 1er juin, tous les verrats dont la semence est utilisée pour la semence Armada bénéficient d’un caryotype. Cette analyse supplémentaire garantit une semence non porteuse d’anomalies chromosomiques pouvant engendrer notamment de l’hypoprolificité. Entre 2 et 5 % des verrats sont écartés pour respecter cette garantie. »

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