"J'assure le renouvellement de mon troupeau de truies grâce à un noyau de cochettes F1"
À l’EARL Edy naissage, trente cochettes croisées Large-White x Landrace sont introduites dans l’élevage une fois par an. Inséminées avec de la semence Large-White, elles assurent le renouvellement du troupeau reproducteur de 500 truies.
À l’EARL Edy naissage, trente cochettes croisées Large-White x Landrace sont introduites dans l’élevage une fois par an. Inséminées avec de la semence Large-White, elles assurent le renouvellement du troupeau reproducteur de 500 truies.



Maxime et Mathieu Edy, gérants de l’EARL Edy naissage à Saint-Malo-des-Trois-Fontaines, dans le Morbihan, ont opté pour un mode d’autorenouvellement original.
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Une fois par an, ils achètent 30 cochettes croisées Danbred pour assurer le renouvellement de leur troupeau reproducteur composé de 500 truies. Ces cochettes sont inséminées avec de la semence de Large-White Danbred. Le cheptel de l’élevage est donc composé de truies F2 issues à 75 % de Large-White et 25 % de Landrace. « Cette technique cumule les avantages d’un croisement alternatif et d’un renouvellement à partir d’un noyau de race pure, souligne Mathieu Edy. Elle est simple à mettre en œuvre, limite le nombre d’animaux introduits dans l’élevage, et permet cependant de bénéficier intégralement du progrès génétique du schéma. Par ailleurs, nous n’avons pas de noyau de race pure à gérer. Les performances d’abattage des issus mâles et femelles non retenues pour la reproduction ne sont pas très différentes de celles des porcs charcutiers, puisque les lignées femelles Danbred sont assez musclées. » Cerise sur le gâteau, ce mode d’autorenouvellement permet aussi des économies substantielles par rapport à un renouvellement classique, puisque le nombre de cochettes introduites est limité. Il faut cependant intégrer dans le calcul la place et l’aliment nécessaire pour amener ces animaux à l’âge de la reproduction. La gestion de ce noyau de truies F1 demande cependant une gestion rigoureuse pour ne pas se tromper dans le travail de multiplication. Avant tout, elles sont identifiées avec une boucle de couleur différente. « Un repère visuel limite les risques d’erreur à la saillie ou en maternité. En complément de la boucle, je trace un grand W sur le dos des truies à inséminer avec de la semence Large-White », précise Anthony Leblanc, co-responsable de l’atelier naissage avec Philippe Tréby.
Les futures cochettes sont élevées sur le site naissage
Chaque lot qui arrive une fois par an dans l’élevage est composé de cochettes de deux âges différents. Elles sont réparties dans une bande sur deux (cinq bandes pour une conduite en dix bandes). « Dans chacune de ces bandes, nous obtenons une bonne trentaine de petites cochettes à chaque mise bas. » Elles sont ensuite élevées dans une salle de post-sevrage et un engraissement dédiés sur le site de naissage, ce qui permet de les maintenir dans le même environnement sanitaire que le troupeau de truies. Cela permet également de leur distribuer un aliment spécifique jeune reproducteur. « Nous réalisons le tri à 170 jours sur la base de leur morphologie, du nombre de tétines et des aplombs. Les 20 meilleures sont gardées, ce qui permet d’introduire 10 cochettes par bande de 45 truies à l’insémination artificielle. » Un passage de 9 semaines dans une quarantaine permet de renforcer l’adaptation des animaux au microbisme du troupeau reproducteur, par l’apport de déjections issues des maternités notamment. Un programme lumineux de 18 heures par jour favorise les venues en chaleurs. Les résultats techniques des cochettes valident la méthodologie mise en place et l’absence de retard génétique : 18, 37 porcelets nés totaux, 17, 28 nés vivants et 14, 53 sevrés par portée en rang 1 en moyenne depuis le début de l’année 2022. Leur taux de fécondation en saillie première est de 98,1 %. Sur l’ensemble du troupeau, les truies ont sevré en moyenne 38,5 porcelets en 2022.