Identification électronique : l’UHF peine à percer pour identifier des porcs en élevage
La technologie UHF (ultra haute fréquence), plus légère et moins chère que la basse fréquence, nourrissait de nombreux espoirs il y a quelques années. L’Ifip vous explique pourquoi son utilisation reste anecdotique en élevage.
La technologie UHF (ultra haute fréquence), plus légère et moins chère que la basse fréquence, nourrissait de nombreux espoirs il y a quelques années. L’Ifip vous explique pourquoi son utilisation reste anecdotique en élevage.
L’identification des porcs par radiofréquence (RFID) est apparue avec l’essor de l’élevage de précision et la mise aux normes des truies en 2010. En effet, les éleveurs ayant choisi des systèmes de grand groupe avec alimentation en DAC se sont dirigés vers cette technologie. Plus récemment, quelques initiatives privées ont permis de tester des boucles électroniques sur des porcs charcutiers afin d’utiliser celles-ci à des fins de traçabilité (de l’élevage jusqu’à l’abattoir). La technologie la plus utilisée actuellement est la RFID basse fréquence (LF pour Low Frequency), en raison notamment de sa compatibilité avec la majorité des automates présents sur le terrain.
La RFID ultra haute fréquence (Ultra High Frequency – UHF) dispose de nombreux avantages. Pour autant, son développement sur le terrain reste limité. Certains porcs peuvent perdre leurs boucles en cours d’élevage et surtout à l’abattoir (le plus souvent au niveau de la flagelleuse et/ou du bac d’échaudage). Ces pertes sont plus marquées pour les boucles électroniques, alourdies par les transpondeurs. Les puces UHF sont plus légères et leur encapsulement dans les boucles génère un moindre encombrement à l’oreille que les puces en basse fréquence. De fait, les oreilles sont moins sollicitées et leur cartilage se déforme moins au fur et à mesure de la croissance des animaux, garantissant une meilleure tenue des boucles. Par ailleurs, leur prix actuel est inférieur à 1 euro, alors que celui d’une puce LF est de 3 à 5 fois plus important.
Peu adapté aux conditions d’élevage et d’abattage
Néanmoins, les difficultés techniques rencontrées freinent leur développement. Les principaux points de divergence entre les deux technologies sont la distance et le mode de lecture. La RFID UHF a une distance de lecture longue (de 40 cm à 2,50 m), contrairement à la LF (moins de 40 cm). De plus, dans une case, elle peut détecter plusieurs puces à la fois, ce qui en fait une technologie peu adaptée, en l’état actuel des choses, aux automates en élevage où l’on souhaite sélectionner uniquement l’animal présent devant l’antenne. Ce point pose encore plus de problèmes à l’abattoir, où les carcasses sont à la fois très proches les unes des autres et susceptibles de s’éloigner de l’antenne de lecture suivant les mouvements du rail.
Cependant, la capacité de la technologie UHF à détecter plusieurs puces en même temps lui permet de détecter un groupe d’animaux ou de carcasses (comptages, transferts…). Mais elle est beaucoup moins adaptée que la LF pour isoler et identifier la puce la plus proche de l’antenne. D’autant plus que l’environnement métallique de l’élevage ou abattoir exacerbe le phénomène de rebond des ondes, l’antenne estimant ainsi plus difficilement la distance réelle la séparant des puces détectées. Un des derniers points de vigilance sur l’UHF porte sur la diffusion des ondes. Une puce RFID UHF ne permet pas la transmission d’ondes à travers les corps aqueux. Par exemple, une puce positionnée sur un porcelet couché sous certains de ces congénères ne sera pas détectée. En attendant la levée des verrous techniques de l’UHF, l’une des voies de recherche sur le terrain pour résoudre ces différents problèmes consiste à associer l’UHF et la LF afin d’additionner les avantages de chaque technologie.
Une technologie non agréée pour l’identification réglementaire
L’identification réglementaire des porcins est actuellement exclusivement visuelle. Elle est réalisée par l’apposition sur l’animal de tatouages ou de boucles auriculaires, agréés par le ministère en charge de l’agriculture. Les boucles électroniques doivent donc être utilisées en plus du tatouage ou de la boucle officielle. Sur les boucles auriculaires officielles, il est possible d’ajouter sur l’une des deux parties les constituant (mâle ou femelle) une puce électronique, à des fins de gestion professionnelle uniquement. De tels modèles avec puce basse fréquence sont agréés ou sur le point de l’être, permettant ainsi à l’éleveur de n’utiliser qu’une seule boucle.
L’identification électronique animale repose aujourd’hui sur l’application des normes ISO 11784 et 11785, concernant les puces basse fréquence. Cette norme impose l’unicité à vie du code animal électronique, et une codification interne spécifique, non compatible avec l’identifiant alphanumérique actuel des reproducteurs en particulier. La norme ISO concernant la technologie UHF est en cours de rédaction et devrait offrir plus de souplesse dans les possibilités d’encodage des puces. Néanmoins, l’utilisation de l’électronique pour les porcins restant à usage professionnel, les boucles utilisées actuellement en élevage doivent être associées à une table de correspondance gérée par l’éleveur pour faire le lien entre le numéro de la puce et l’animal concerné.