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Fipso s’adapte à la demande des marchés

Aux côtés d’un porc conventionnel de qualité qui représente la majorité de ses volumes, Fipso développe des productions différenciées par leur mode d’élevage en label rouge et en bio.

Mis en service en 2001, l’abattoir Fipso de Lahontan, dans les Pyrénées-Atlantiques, est le dernier né des abattoirs industriels français. Il traite 610 000 porcs chaque année, produits pour les deux tiers par les adhérents du groupement Fipso, et achetés pour le tiers restant auprès d’autres structures des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, et un peu en Bretagne et Pays de la Loire. « Notre intérêt est de privilégier le plus possible nos approvisionnements sur la zone de production du jambon de Bayonne », tient à préciser le directeur du groupe Fipso, Patrick Le Foll, qui insiste sur l’importance de produire avant tout un porc conventionnel de qualité, répondant aux attentes d’une large majorité des consommateurs. " Nous travaillons en premier lieu sur l’origine locale des produits." L’expérience Sojalim, qui permet de valoriser le soja produit localement par les éleveurs de porcs, est un succès (voir Réussir Porc juin 2018 page 42). « De plus en plus d’éleveurs l’utilisent en substitution du tourteau de soja importé. Avec en plus un fort lien au sol pour la plupart des exploitations, des FAF et des outils industriels qui valorisent les céréales et en particulier le maïs local, le groupe peut mettre en avant la notion de circuit court collectif. » Ensuite, le groupe s’engage résolument dans la production de porcs sans antibiotiques à partir de 42 jours d’âge. « C’est une demande sociétale, il faut la satisfaire. » Troisième piste de travail, le bien-être animal, avec tout un travail réalisé sur la lumière naturelle, et les matériaux manipulables. « Tous ces éléments permettent à nos commerciaux de mettre en place une communication forte sur nos produits, pour expliquer que notre production est de meilleure qualité que les produits importés. » Cependant, pas question de détériorer le coût de production du porc conventionnel. « Nous devons nous maintenir sur des prix standards pour les gros volumes », explique Patrick Le Foll.

La notion de « circuit court collectif » valorise la production

Pour les productions de qualité supérieure, la coopérative s’est engagée depuis 2001 dans le porc fermier du Sud-Ouest, un label rouge élevé en plein air à partir de 12 semaines d’âge. Ce signe de qualité avait été créé à la fin des années 80. « Depuis trois ans, nous enregistrons une belle progression, avec la venue d’une quinzaine de nouveaux producteurs », se réjouit Patrick Le Foll. Ce sont pour certains des éleveurs de porcs conventionnels qui manquent de place dans leurs bâtiments pour engraisser tous leurs porcelets. "Il y a aussi de jeunes éleveurs récemment installés, qui font du porc fermier un complément de production. Ils achètent les porcelets à des maternités collectives du groupement." Le bâtiment type sur paille de 400 à 500 places abrite l’alimentation et l’abreuvement. Il est construit au centre de plusieurs parcours pour assurer une rotation fréquente permettant la régénération du couvert végétal. " Le mode d’élevage en plein air constitue le principal argument de vente. C’est notre gamme prémium, celle qui est vendue la plus chère. " Fipso commercialise 40 000 porcs fermiers du Sud-Ouest chaque année. « Nous en produirons 45 000 en 2019 », affirme Patrick Le Foll. Le bio constitue également une voie de développement au sein de la coopérative. « Plusieurs éleveurs se lancent dans cette production, avec de petits ateliers de 20-25 truies naisseur engraisseur. » La part du bio dans la production de Fipso reste cependant limitée. « Le Sud-Ouest n’est généralement pas une terre de bio, à cause de la richesse de la région en signes de qualité historiques ».

So’porc porte l’investissement de nouveaux engraissements

La coopérative Fipso s’est associée avec le groupe Avril pour apporter des solutions financières aux éleveurs qui souhaitent se lancer dans de nouveaux projets d’élevage, mais qui ne peuvent ou ne souhaitent pas apporter le financement. « C’est une solution de portage immobilier », explique Patrick Le Foll. La structure (So’porc) est une société civile immobilière (SCI) détenue par Fipso et Avril. Elle finance le bâtiment, et le loue ensuite à l’éleveur qui l’exploite. Le contrat est établi sur la base d’un bail de long terme. L’éleveur peut à tout moment reprendre des parts à la SCI. « Ces fonds sont destinés à la création de bâtiments d’engraissement de 2 000 places minimum. » Actuellement, plusieurs projets sont en cours, dont un projet de 6 000 places à proximité de Pau.

Un engraissement de 2 000 places de haute qualité environnementale

Président de Fipso, Joël Ferrand, éleveur à Trie-sur-Baïse, en Hautes-Pyrénées, investi actuellement dans un engraissement de 2 000 places. Il va compléter un autre site de production de 800 places, où sont également produits des porcs fermiers. Les porcelets proviennent d’un centre de naissage détenu par Fipso et la coopérative Cirhyo. " Grâce à la qualité du bâtiment, nous visons une production sans antibiotiques qui répond à la demande de nouveaux marchés. Ce bâtiment rentre pleinement dans l’objectif de Fipso qui est de produire un porc conventionnel de qualité, tout en tenant compte de l’environnement. » La présence d’un filtre biologique en sortie de ventilation centralisée va limiter les émanations d’odeurs et les rejets gazeux. Le lisier sera valorisé dans une future unité de méthanisation. « Ce projet de production de biogaz est porté par 47 agriculteurs de la région », précise Joël Ferrand. 75 000 tonnes d’effluents et 300 hectares de cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) seront utilisés chaque année. En l’absence de produits issus de l’agroalimentaire, le digestat sera utilisable en agriculture biologique. Le biogaz sera, quant à lui, injecté directement dans le réseau.

Du porc fermier en complément de revenu

Chez Bernard Sabatier à Sadournin, en Hautes-Pyrénées, un bâtiment abritant 160 porcs fermiers du Sud-Ouest vient de voir le jour. À la tête d’un élevage conventionnel de 85 truies naisseur engraisseur, l’éleveur souhaitait développer une nouvelle activité pour l’installation de son fils Benoît, et pour engraisser l’intégralité des porcelets produits sur l’exploitation. « La production de porcs fermiers est plus facile à gérer que des bovins viande. Elle permet aussi de valoriser des pentes boisées présentes en quantité importante sur l’exploitation », explique-t-il. Le porc fermier assure aussi un bon revenu complémentaire. Le prix de vente suit le cours du marché du porc breton, mais avec un seuil minimum fixé à 1,35 €/kg. Selon Joël Ferrand, le kilo de porc fermier est actuellement rémunéré 1,80 €/kg de carcasse en moyenne. La production nécessite peu de main-d’œuvre. L’aliment est transféré depuis la fabrique d’aliments à la ferme par voie pneumatique. Il est distribué à volonté avec des nourrisseurs. Le paillage se fait facilement grâce au stockage des balles rondes à proximité de l’aire de repos. Actuellement, c’est le grand-père de la famille qui assure les soins, le temps que Benoît finisse ses études.

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