En Espagne, les méga élevages de porcs attisent la colère des opposants
À Quintanar del Rey, dans la province de Cuenca à l’est de Madrid, un village se bat contre l’ouverture d’une porcherie de 2 200 truies et de 40 000 porcelets. Les riverains s’inquiètent de l’impact environnemental de ce projet de macrogranja, un méga élevage en Espagnol. « Avec la quantité d’eau consommée par ces élevages, l’Espagne s’assèche », estime un riverain.
Le projet d’élevage se trouve à 300 mètres du forage d’eau qui alimente ce village, ce qui augmente les craintes de ses habitants concernant un risque de pollution de la nappe phréatique. Après s’être cantonnés essentiellement en Catalogne, la région historique de la production porcine espagnole, les élevages s’implantent désormais un peu partout en Espagne, dans des zones semi-désertiques. Les contestations sont portées par Greenpeace. L’ONG dénonce une « expansion démesurée et dénuée de contrôle de l’élevage industriel en Espagne ». Se basant sur les chiffres officiels, elle affirme que le nombre d’animaux d’élevages toutes productions confondues a augmenté de 139,8 millions de têtes (porcs, volailles, bovins, ovins, caprins). Selon ses propres relevés d’analyse d’eau sur l’ensemble du territoire, près du tiers dépassait le niveau autorisé de nitrates pour être déclarée potable.
Un million d’emplois créés
De leur côté, les dirigeants de la filière porcine espagnole mettent en avant l’intérêt économique de ces projets. Miguel Angel Higuera, le directeur de l’association nationale des producteurs de porcs espagnols, parle d’un million d’emplois générés par l’expansion de la production porcine espagnole. Le gouvernement ne semble pas s’inquiéter du développement de la production porcine dans le pays. Un ministre de la coalition gouvernementale a bien tenté d’alerter récemment les médias sur les risques générés par ces macrogranjas. Mais la porte-parole du gouvernement a immédiatement évoqué « une vue personnelle » de ce ministre. Sur les dix premiers mois de 2021, la production a augmenté de 4,3 %, à près de 43 millions de têtes, après une croissance record de 5 % en 2020.