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Dix-huit masques respiratoires sélectionnés pour l’élevage de porcs

Un masque respiratoire doit s’adapter à la morphologie du visage, permettre de respirer facilement et être bien équilibré. Dix-huit masques répondant à ces critères ont été sélectionnés dans le cadre du projet QualiAir.

Comment trouver un masque agréable (ou pas trop désagréable) à porter ? 

Lire aussi : « Quand je ne porte pas mon masque respiratoire, je le regrette le soir », témoigne l'éleveur de porcs

Dans le cadre du projet QualiAir entrepris par les Chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire, de l’Ifip et de la MSA, dix-huit masques respiratoires ont été sélectionnés par trente éleveurs et salariés. L’objectif est d’identifier les masques les plus appréciés afin de les proposer à l’ensemble des personnes travaillant en élevage porcin. Mais il se peut que le résultat ne soit pas unanime. L’objectif est donc de proposer un guide de choix des masques permettant à chacun, selon sa morphologie, son travail et ses spécificités (lunettes par exemple), de trouver « chaussure à son pied ».

 

 
Caractéristiques et recommandations des masques testés par la Chambre d’agriculture de Bretagne
© Chambre d'agriculture de Bretagne

Un cahier des charges précis

La sélection des masques a répondu à un cahier des charges précis. D’abord, les masques adaptables en situation d’élevage proposés dans le commerce ont été recensés. Cette sélection comprend au total cinquante-six masques de onze fabricants différents. Une présélection de ces masques a été réalisée sur la base des critères de choix définis par les éleveurs et salariés : ils doivent être ajustables et adaptables à la morphologie du visage. Ils doivent aussi permettent de respirer facilement grâce à une valve expiratoire ou une ventilation assistée. Enfin, ils sont bien équilibrés sur le visage, avec des cartouches situées sur les côtés et non en avant.

Une présentation de cette préselection de trente-quatre masques a été faite auprès des éleveurs membres du collectif QualiAir en mai 2024. L’objectif était de recueillir leur retour d’expérience sur les différents masques proposés au test. À la fin, vingt-six masques ont été retenus et testés en salle par les éleveurs et salariés du collectif QualiAir. Cette première étape a permis d’éliminer les modèles les moins confortables et les moins faciles à mettre en place. Dans un second temps, les dix-huit masques restants vont être testés dans les élevages du collectif QualiAir entre juin et septembre 2024.

Solène Lagadec et Caroline Depoudent, solene.lagadec@bretagne.chambagri.fr

Deux types de masques selon l’exposition

 
Les principales couleurs et leurs significations pour les filtres à cartouche
© Chambre d'agriculture de Bretagne
1-Les masques à cartouche peuvent filtrer des gaz et des aérosols. Ils sont classés en fonction de leur domaine d’utilisation, en combinant une ou des lettres (Abek) et un code couleur. En élevage porcin, il est recommandé de porter des masques avec un filtre K pour les tâches qui exposent à l’ammoniac (vérification de l’alimentation en post-sevrage, tri des porcs charcutier) et des masques avec des filtres ABE pour les tâches de désinfection, de lavage ou d’utilisation de produits phytosanitaires. Le masque est conseillé avec une cartouche ABEK1, car elle protège de l’ensemble des gaz auxquels les travailleurs sont exposés en élevage porcin. Cette cartouche peut être couplée à un filtre à poussière et devenir ainsi Abek1P2. Ainsi, ce dernier type de cartouche sera utilisé pour les tâches exposants à la fois aux gaz et aux poussières (comme le tri des porcs charcutiers).
2- Les masques à poussière FFP (filtering face piece) sont classés en trois catégories :
FFP1 : Le filtre de protection niveau 1 arrête 80 % des particules solides grossières sans toxicité spécifique. Leur taux de fuite vers l’extérieur est de 22 % au maximum. Ils sont généralement identifiés par un élastique de couleur jaune.
FFP2 : Le filtre de protection niveau 2 arrête 94 % des particules, aérosols solides ou liquides irritants ou dangereux sur une durée longue. Leur taux de fuite toléré vers l’extérieur est de 8 % au maximum. On les reconnaît à leur élastique de couleur blanche ou bleue.
FFP3 : Le filtre de protection de niveau 3 arrête 99 % des particules, aérosols solides ou liquides toxiques avec un taux de fuite maximal de 5 %. Ils sont identifiables à leurs élastiques rouges.

En élevage porcin, il est conseillé de porter des masques à poussières FFP2 et non des masques FFP3. Ces derniers peuvent rendre la respiration difficile, notamment lors d’efforts physiques importants. Les tâches exposant les éleveurs aux particules pour lesquelles il est recommandé de porter un FFP2 sont : les soins aux porcelets (s’il y a utilisation d’asséchants) et toutes les tâches avec manipulation des animaux comme le sevrage des porcelets ou encore le tri des porcs charcutiers.

S. L.

Les masques sont une solution lorsqu’il n’est pas possible de réduire l’exposition dans une situation de travail. Une bonne solution pour s’en passer est de réduire l’exposition à la source.

Un travail avec les fabricants pour créer le masque idéal

 
solène lagadec
© Chambre d'agriculture de Bretagne

Solène Lagadec, Chambre d’agriculture de Bretagne

« Aujourd’hui, le port du masque respiratoire est peu intégré dans le quotidien des éleveurs et c’est problématique. Pour permettre aux éleveurs et à leurs salariés d’utiliser des masques en routine, il va falloir actionner plusieurs leviers : leur proposer des masques qui répondent à leur besoin (confort, poids, prix) et avec la bonne organisation associée (boites de rangement adaptées et bien positionnées dans l’élevage). Les premiers tests ont montré qu’aucun ne répond à l’ensemble de ces critères. L’objectif du projet QualiAir sera donc de mettre au point, en collaboration avec les travailleurs et les fabricants, le masque idéal à porter en élevage. »

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