« Dans mon élevage danois, priorité au bien-être et au confort de travail »
Mogens Krogsgaard fait partie de la nouvelle génération d’éleveur danois. Son ambition est de produire un cochon environnementalement et socialement acceptable, une condition pour rester compétitifs.
Mogens Krogsgaard fait partie de la nouvelle génération d’éleveur danois. Son ambition est de produire un cochon environnementalement et socialement acceptable, une condition pour rester compétitifs.



Arrivé en septembre 2022 sur l’exploitation porcine familiale au Danemark, Mogens Krogsgaard, jeune de 30 ans, souhaite prendre toute la mesure du pilotage de l’atelier de 2 700 truies naisseur-engraisseur avant sa reprise définitive.
Pour ce faire, avec son frère cadet de quatre ans, l’éleveur se donne un an de travail collaboratif avant d’envisager l’élaboration d’une stratégie globale pour l’entreprise sur les cinq ans à venir. Puis, reprendre les parts d’entreprise, petit à petit, par un financement bancaire qui sera étalé sur 30 ans. Les préoccupations du diplômé en Agro business se tournent forcément vers les questions sociétales et climatiques. « La filière danoise doit être capable de produire de la protéine animale durable et accessible aux consommateurs de classes moyennes et supérieures du monde entier », assure Mogens Krogsgaard. « Pour y arriver, elle doit réduire son impact climatique en diminuant ses émissions de gaz à effet de serre et savoir élever des animaux avec un haut niveau de bien-être. » Déjà en case maternité bien-être depuis 2020 – alors que seulement environ 10 % des éleveurs danois le sont – et en mâles entiers depuis peu (viande destinée au Royaume-Uni), l’éleveur ambitionne de passer au « sans antibiotique à moyen terme ». Les bâtiments gestantes et la verraterie sont équipés d’une pailleuse automatique pour apporter aux truies des matériaux manipulables. Avec 45 autres fermes, l’exploitation est aussi en cours de projet de construction d’une méthanisation pour produire de l’énergie.
Attirer la main-d’œuvre
L’autre point crucial pour l’éleveur réside dans l’amélioration des conditions de travail afin d’attirer et de conserver la main-d’œuvre. Avec 35 salariés dont 50 % d’étrangers, l’entreprise mise notamment sur le confort de travail. Quatre cantines, modernes et confortables, ont été installées sur les sites de production. À l’heure de la pause, tous les employés peuvent s’y restaurer : petits pains, céréales, fruits, boissons chaudes et autres mets sont en libre-service et à volonté. D’un point de vue contractuel, les salariés travaillent 37 heures par semaine dont un week-end sur trois avec un jour de récupération le vendredi suivant. Les horaires vont de 6 à 14 heures pour un salaire proche de 4 000 euros par mois (1).