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Avec une alimentation de précision, les truies sortent de maternité en meilleur état

L’alimentation de précision mise en place par Émilie et Julien Méléard en maternité leur a permis d’augmenter le poids des portées au sevrage tout en limitant la perte d’épaisseur de lard dorsal des truies.

Moins de blocages alimentaires, des consommations d’aliment plus régulières, des truies moins stressées au moment des repas… Les constats faits par Émilie et Julien Méléard, éleveurs à Saint-Brandan dans les Côtes-d’Armor à la tête d’un atelier de 250 truies, sont sans équivoque. « Depuis que nous avons investi dans des systèmes de distribution individualisée de précision en maternité en remplacement des doseurs simples, les truies mangent plus d’aliments et couvrent mieux leurs besoins », jugent-ils. Les appareils mis en place début 2019 (Maternifeed de Tuffigo-Rapidex installé par El-Tec) ont rapidement fait preuve de leur efficacité. Sur les trois premières bandes de l’année de 52 truies en moyenne (le troupeau est conduit en 4 bandes, sevrage 21 jours), le poids moyen de portée a progressé de deux kilos et les truies n’ont perdu que 3,2 mm d’épaisseur de lard dorsal, contre 3,5 mm sur les trois dernières bandes alimentées avec des doseurs volumétriques, malgré une durée de lactation plus longue d’un demi-jour. « Nous avons aussi limité les sevrages précoces. Sur ces trois bandes, la plupart des porcelets ont été sevrés sous leur mère, malgré une prolificité qui atteint désormais les 13 sevrés par portée. » Des premiers résultats acquis en phase de prise en main des appareils, qui vont certainement nécessiter des ajustements afin d’optimiser les résultats.

Des plafonds à 9,5 kilos d’aliment par jour

Les multipares suivent une seule courbe d’alimentation. La progression de la ration journalière est de 500 grammes par jour, jusqu’à un plafond de 9,5 kilos par truie et par jour. Le logiciel de gestion de l’alimentation leur affecte 100 grammes de plus par jour et par porcelet au-delà de 13 porcelets par portée. « Avec ces appareils, nous avons pu augmenter le plafond de 500 grammes. Malgré cela, la plupart des truies consomment la totalité de l’aliment qui leur est affecté, ce qui n’était pas le cas avant », constate Julien Méléard. Les cochettes reçoivent un peu moins d’aliment. La progression n’est que de 400 grammes, et le plafond se limite à 8,3 kilos d’aliment par jour. « Leurs porcelets sont plus sensibles à des problèmes de diarrhées. Malgré cela, nous avons pu augmenter le plafond de 800 grammes par jour, sans incidence sur leur état de santé », détaille Émilie. Un témoin lumineux situé sur le boîtier de commande à proximité du distributeur permet de visualiser le statut de la truie. Une lumière verte signifie qu’elle a consommé sa ration. Si elle est rouge, c’est qu’elle n’a pas consommé une dose. Dans ce cas, la distribution se bloque pour éviter le gaspillage dans l’auge. Un simple contrôle visuel dans la salle permet de visualiser l’ensemble des lumières. « Le confort de travail est aussi un argument majeur en faveur de ce type d’équipement », estime Émilie.

De l’eau à niveau constant

Les apports d’eau sont également pilotés par l’appareil. Chaque truie reçoit une quantité fixe en même temps que l’aliment. Chez Émilie et Julien Méléard, la dilution varie entre trois et quatre litres par kilo d’aliment. Une dose de 250 grammes est diluée dans 0,75 à 1 litre d’eau. En dehors des repas, les truies disposent de l’eau à volonté, ajoutée dans l’auge à niveau constant. « Certaines d’entre elles peuvent consommer jusqu’à 30 litres par jour, principalement en début de lactation. » Au vu de ces constats, les deux éleveurs ont le sentiment que les truies consomment et boivent selon leur besoin, et non ce qui leur est imposé. « Nous avons fait ce choix pour accompagner l’augmentation de leur prolificité. Les doseurs simples n’étaient plus adaptés à des objectifs de performances de haut niveau en maternité. En optant pour un système de distribution individualisé performant, nous pouvons désormais correctement valoriser leur potentiel génétique », concluent Émilie et Julien Méléard.

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