Alimentation des porcs : Les 3 indicateurs à surveiller sur la machine à soupe
Un dysfonctionnement de la machine à soupe peut avoir un impact important sur les performances, notamment en engraissement. Trois paramètres sont à surveiller régulièrement.
Un dysfonctionnement de la machine à soupe peut avoir un impact important sur les performances, notamment en engraissement. Trois paramètres sont à surveiller régulièrement.
L’équivalent de 585 000 euros d’aliment charcutier transite chaque année dans la machine à soupe d’un élevage type de 250 truies (1). « C’est dire l’importance de bien surveiller le bon fonctionnement de la machine à soupe, le moindre défaut pouvant avoir un impact significatif sur le coût alimentaire et les performances techniques », a souligné Paul Blons, ancien technicien Evel'Up lors du congrès de l’AFMVP.
Il conseille de faire réaliser un contrôle complet de l’installation tous les trois ans où dès lors qu’il y a une dérive des performances techniques ou une modification du circuit de distribution : pesée de la cuve, distribution et homogénéité de la soupe. En routine, l’autocontrôle réalisé chaque trimestre par l’éleveur est ciblé sur la pesée de la cuve, dont le risque de dérive est plus élevé.
1. La pesée en cuve est erronée
Pour vérifier l’exactitude de la pesée de la cuve, il faut verser une quantité connue d’aliment (80 à 100 kg) et vérifier la mesure annoncée par le logiciel. La marge d’erreur doit être inférieure à 2 %. « Cette mesure doit être effectuée en cuve vide, demi-pleine ou pleine, une dérive de poids étant parfois limitée à la phase de chargement ou de déchargement de la cuve. »
Les causes les plus fréquentes :
- Jauge défectueuse
- mauvais emplacement ou fixation de la jauge
- longueur de câbles différente entre jauges
2. La distribution de la soupe est hétérogène
Pour vérifier l’homogénéité de la distribution tout au long du circuit, il faut récupérer dans un seau le volume de soupe arrivant à l’auge sur au minimum trois vannes, en début, milieu et fin de circuit. L’écart entre le poids obtenu et celui indiqué par le logiciel de la machine à soupe ne doit pas excéder 3 %.
Les causes d’une mauvaise distribution :
- Un brasseur trop rapide, mal fixé ou utilisé et dont les vibrations peuvent induire une variabilité des volumes distribués
- une prise d’air dans la cuve de soupe (lié au brasseur ou à l’effet venturi), qui crée des phénomènes de pression/décompression dans la tuyauterie
- une mauvaise vitesse de distribution (viser 3 à 6 litres/seconde)
- une pression d’air trop faible (viser 7 bars)
- un circuit trop long ou avec des diamètres de circuits différents
3. La soupe n’est pas homogène
Le contrôle d’homogénéité de la composition de la soupe a lieu sur au moins trois vannes du circuit (début, milieu, fin). Un échantillon de la soupe préalablement homogénéisé est versé dans une bouteille en plastique. Après sédimentation de l'échantillon de soupe, on observe la régularité des couches d’eau et d’aliment entre échantillons. La marge d’erreur ne doit pas dépasser 3 % entre le début et la fin du circuit.
Les causes les plus réputées d’une hétérogénéité de la soupe :
- Une usure de la pompe ou du brasseur
- Un circuit trop long ou en dénivelé
- Une prise d’air (sur la machine à soupe ou au niveau de vannes mal fermées)
- Une densité de la soupe inadaptée (viser 1,07)
- Un mauvais réglage de la longueur de circuit dans le logiciel