Planification écologique : la profession agricole se dit volontaire mais réclame des moyens
A la veille d’une prise de parole initialement prévue d’Emmanuel Macron sur la planification écologique, FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coopératives et assureurs agricoles et Chambres d’agriculture donnent leur état d’esprit sur le sujet.
A la veille d’une prise de parole initialement prévue d’Emmanuel Macron sur la planification écologique, FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coopératives et assureurs agricoles et Chambres d’agriculture donnent leur état d’esprit sur le sujet.
Un conseil de la planification écologique était prévu ce 5 juillet. Le contexte d’émeutes dans les banlieues a repoussé l’évènement à une date ultérieure et finalement une réunion de ministres se tiendra seulement sur le sujet demain.
Pour autant, le Conseil de l’Agriculture française (CAF) a décidé de prendre la parole sur la planification écologique à la veille de ce qui devait être une prise de parole marquant d’Emmanuel Macron.
La FNSEA se dit ambitieuse sur le sujet
« La planification écologique on l’a appelée de nos vœux, le sujet nécessite que l’on soit volontaires, exigeants et ambitieux », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, ce matin devant la presse.
[#ConfPresseCAF] « Le Conseil de l’Agriculture Française a une responsabilité collective face à la planification écologique de la France et du secteur agricole en particulier »@rousseautrocy, Président de la FNSEA et du CAF pic.twitter.com/gsUDHAEq3g
— La FNSEA (@FNSEA) July 4, 2023
Cette planification peut redonner du sens
« Cette planification peut redonner du sens, car on avait perdu de la perspective », commente pour sa part, Sébastien Windsor, président des Chambres d’Agriculture France.
« Nous sommes heureux que la planification arrive mais cela ne doit pas arriver dans un texte contraignant », nuance Arnaud Gaillot, président de Jeunes agriculteurs. Il rappelle que les jeunes agriculteurs sont « un public à risque face aux aléas climatiques ». « Le défi est de rassurer ce public à travers le pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricole » poursuit-il.
Malgré les changements de calendrier sur la #planificationécologique
— Jeunes Agriculteurs (@JeunesAgri) July 4, 2023
la CAF réuni auj a posé les conditions d'un travail de construction réussi@gaillot_arnaud a rappelé que ce sont les jeunes qui sont et seront les plus à risque face aux menaces du changement climatique pic.twitter.com/MGfB3zF4Yl
« Il faut nous aider à bâtir une souveraineté alimentaire tout en répondant au défi du changement climatique », déclare pour sa part François Schmitt, vice-président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA).
Des moyens financiers à mobiliser
Mais si les trente dernières années ont mobilisé 75 milliards d’euros en cumulé face aux impacts des aléas climatiques (tous secteurs confondus), selon lui les projections prévoient une nécessité de doubler ces moyens dans les 30 prochaines années. Selon lui la planification écologique pour répondre aux objectifs de réduction des émissions carbone de l’Union européenne nécessité « des investissements de rupture » et implique « un financement adéquat ».
Il va falloir des moyens colossaux
Une opinion partagée par Sébastien Windsor. « Il va falloir des moyens colossaux pour réinventer le développement agricole », affirme le président des Chambres d’Agriculture France.
[#ConfPresseCAF]
— Chambres d'agriculture France (@ChambagriFrance) July 4, 2023
🗣️@76sebwin sur #planification écologique
➡️Nécessité de moyens colossaux dans la réflexion et mise en œuvre.
Il ne faut plus appliquer des recettes toutes faites.
➡️Nécessité de réinventer un nouveau développement agricole, de porter une dynamique nouvelle. pic.twitter.com/YuTz0qotyq
La souveraineté alimentaire « doit rester la colonne vertébrale »
Derrière « la volonté » affichée de voir cette planification écologique réussir, Arnaud Rousseau président de la FNSEA pointe pour sa part des « prérequis » et des « écueils à éviter. » Au rang des prérequis : des objectifs cadrés, une méthode de travail avec « des rendez-vous réguliers pour mesurer la supportabilité des travaux engagés » et « la souveraineté alimentaire française qui doit rester la colonne vertébrale » de la politique agricole.
« On a besoin d’un calendrier sérieux et réaliste », avance aussi Arnaud Rousseau.