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Plaidoyer de Dominique Schelcher pour un commerce responsable et de proximité
Dans son livre « Le bonheur est dans le près » publié aux éditions de l’Archipel, Dominique Schelcher, président de Système U, donne ses propositions pour réinventer le commerce de proximité.
Dans son livre « Le bonheur est dans le près » publié aux éditions de l’Archipel, Dominique Schelcher, président de Système U, donne ses propositions pour réinventer le commerce de proximité.

Dominique Schelcher, président de Système U, a choisi d’écrire cet ouvrage parce qu’il estime que nous sommes à « un moment charnière », à la fin d’un cycle et au début d’un autre et que la transition qui s’amorçait avant la crise sanitaire s’est accélérée. Pour lui, la société de consommation telle que nous la connaissons depuis des années vit ses derniers moments et nous allons basculer vers un commerce plus responsable et plus engagé et nécessairement de proximité où le consommateur devient acteur. Trois facteurs sont liés à cette transformation : le climat, la digitalisation de la société et le vieillissement de la population.
Dominique Schelcher affirme que les commerçants, dont il fait partie puisqu’il dirige un magasin près de Strasbourg, doivent accompagner ce mouvement en proposant des points de vente toujours plus responsables, en développant la part des produits français en rayons, en rendant certains produits plus accessibles ou encore en faisant de la pédagogie.
Le pays ne doit surtout pas se désagriculturiser
L’auteur est persuadé que le commerce doit se réinventer afin de répondre à une préoccupation générale basée sur l’envie de faire « plus d’économie, d’écologie et de responsabilité » et de devenir, pourquoi pas, un lieu de convivialité. Les consommateurs y prendraient plaisir à se retrouver puisque la crise sanitaire a révélé, ou réveillé, la générosité , la solidarité et l’humanité qui avaient un tant soi pas disparu dans une société dirigée par l’individualisme et le repli sur soi. L’indépendance alimentaire de la France doit être assurée et pour ce faire, l’auteur écrit que le pays ne doit surtout pas se « désagriculturiser », comme il s’est « désindustrialisé » ces dernières années. La France ne doit pas perdre son agriculture et ses agriculteurs mais pour Dominique Schelcher, souveraineté alimentaire n’est surtout pas pas synonyme d’autarcie.
Consommation choisie et non subie
L’Hexagone doit préserver son secteur agricole car la réalité interpelle Dominique Schelcher : « En 2023, nous serons importateurs nets de produits agricoles, même en incluant les vins et les spiritueux. C’est une sonnette d’alarme que nous entendre car notre perte de compétitivité conduit à une perte d’indépendance ». Pour lui, cette situation met en lumière la responsabilité des distributeurs et des consommateurs. Les premiers doivent proposer des produits français de qualité et se montrer pédagogues et informatifs envers les seconds. L’auteur estime que « les commerçants coopératifs sont les plus à même de s’adresser aux trois facettes de chaque individu : le client, le consommateur et le citoyen » et que la consommation ne doit plus être subie mais choisie avec des fondamentaux que l’on doit retrouver en magasin, vecteur de lien social, : un prix juste, la qualité, le service, l’humain, la proximité et de conclure : « Le commerce porte l’espoir d’une société plus vertueuse, plus apaisée, plus équitable. Plus que jamais, le bonheur est dans le près ».