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Valoriser les surfaces par le pâturage et limiter le temps de travail

À Saint-Servant dans le Morbihan, Vincent Bienfait a organisé sa production pour être autonome en alimentation mais aussi pour ne pas se laisser dévorer par le métier d’éleveur.

Le troupeau de Vincent Bienfait à l’EARL au Grée de l’agneau, en Bretagne, est conduit en deux périodes de reproduction : des luttes du 1er avril au 25 mai pour des mises bas en août-septembre et des luttes du 25 août au 15 octobre pour des mises bas en janvier-février. Les brebis sont échographiées un mois et demi après le retrait des béliers afin que celles qui ne portent pas d’agneaux puissent passer dans le lot suivant. Chaque année, 100 agnelles du lot de septembre sont gardées pour le renouvellement du troupeau et elles seront luttées à un an pour agneler en février afin de rééquilibrer le lot de septembre. Ce système impose une forte charge de travail à un moment donné, environ 17 heures pas jour au moment des mises bas pendant trois semaines. Mais en dehors de ces périodes, la charge de travail est moins importante puisque de mars à août, l’éleveur travaille environ quatre heures par jour. Pour l’éleveur, il était important que son métier ne soit pas « dévorant ». Il souhaitait en effet se préserver du temps pour sa famille mais aussi pour pratiquer le cyclo-cross, un sport qu’il exerce à bon niveau.

Des brebis dehors 10 mois sur 12

71 % de la SAU est en prairie à base de ray-grass anglais, de dactyle (pour les sols séchants), de matrix (hybride fétuque des prés x RGA) associé à du trèfle blanc et à un mélange de chicorée-plantain. Les prairies ne sont pas complétées en engrais azoté. Du fumier assaini est épandu sur environ 20 hectares à raison de 20 tonnes par hectare. L’objectif de Vincent est d’être le plus autonome possible et de diminuer la charge de travail en maximisant l’utilisation des pâturages. Les brebis sont donc dehors 10 mois sur 12. Elles sont rentrées pour l’agnelage : du 15 août au 1er octobre pour les mises bas de septembre et du 15 janvier à fin mars pour celles de février.

Changement de parcelle tous les jours

Ce système permet aussi à l’éleveur de gagner du temps puisqu’il passe seulement pour surveiller et déplacer les lots. Les travaux culturaux sont en effet délégués et le parcellaire a été réorganisé dès l’installation. « J’ai échangé mes meilleures parcelles afin que les surfaces accessibles passent de 4 à 40 hectares ». Un réseau d’eau a également été installé dans toutes les parcelles.

Dans les pâtures, le chargement instantané est élevé avec 600 à 1 000 brebis par hectare et des brebis qui changent de paddock tous les jours. Il a mis en place un système de pâturage cellulaire ou pâturage tournant dynamique. Ce système permet de ne pas gaspiller de l’herbe, d’avoir des repousses conséquentes et de gérer le parasitisme. Au printemps, en période de pleine pousse d’herbe, le retour des brebis se fait au bout de 30 jours environ.

Chiffres clés

500 brebis romanes
58 hectares de SAU dont 15 ha de céréales
1 UMO
2,3 agneaux par an de productivité numérique
100 % autonome en fourrage
36 % autonomes en concentré
6,7 kg de concentré consommé par kilo de carcasse
6,10 euros/kg de carcasse
2,4 Smic/UMO de rémunération

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