Aller au contenu principal

Une valeur alimentaire sûre et équilibrée

Sous réserve de semer des espèces adaptées au pâturage des brebis, la qualité des couverts végétaux couvre les besoins des animaux, sans apport de concentré ni de fourrage.

La composition du couvert est choisie à la fois en fonction de l’assolement et de l’objectif de pâturage par les brebis. L’un ne va pas sans l’autre ! Le choix des espèces possibles est large et il suffit de semer des plantes appétentes, sans risque pour les animaux et sans contrainte en matière de travail. Pour ces raisons, la moutarde, riche en glucosinolates, est à éviter. Dans la gamme des trèfles, les trèfles incarnat et d’Alexandrie seront préférés au trèfle blanc et violet car ils ne sont pas météorisants. Dans les zones céréalières, les éleveurs ont recours à des mélanges de plusieurs espèces : avoine brésilienne, vesce, pois fourrager, radis structurator, colza fourrager, féverole…

Un mois et demi à deux mois après le semis, le couvert est prêt à être pâturé. Les brebis sont amenées sur la parcelle « le ventre plein » puis pâturent jour et nuit sans transition alimentaire particulière. La mise à disposition de foin ou de paille est inutile et n’est de toute façon pas souhaitable pour éviter les effets du piétinement par les animaux et de salissement du sol. De même, les animaux peuvent pâturer de grandes parcelles sans découpage.

Clôture au fil électrique mais apprentissage nécessaire

Quelle que soit la catégorie d’animaux, il est inutile d’ajouter du concentré à la ration. Les couverts végétaux présentent en effet une excellente valeur alimentaire au cours de l’automne et le début d’hiver qui suit leur implantation. Avec environ 0,9 UFL et 90 g de PDI par kg de matière sèche, cette dernière est équivalente à celle de repousses d’herbe d’automne et largement supérieure à un foin de première coupe.

Enfin, la clôture installée est de type mobile sachant qu’un apprentissage des brebis reste nécessaire afin qu’elles respectent le fil électrique. Compter alors 1 € le mètre linéaire. Il est possible de poser et déposer la clôture au quad, ce qui réduit considérablement le temps et la pénibilité du travail.

Avis d’expert

Bruno Saillet, directeur de l’exploitation du site de Magnac-Laval - EPL de Limoges et du Nord Haute-Vienne

« Davantage de souplesse et de matière sèche »

« Nous commençons les expérimentations sur le pâturage des couverts et des céréales par les ovins. Les premiers résultats sont très encourageants. Nous avons semé au 15 octobre un méteil de seigle, avoine, vesce et pois sur une surface maintenue en permanence avec un couvert de trèfle blanc nain. Une cinquantaine de brebis sont restées trois semaines avant le semis de méteil, fin septembre-début octobre, réalisé avec un semoir de semis direct. Les brebis ont rasé la parcelle et sont restées sur cette parcelle jusqu’en janvier-février. Ensuite, nous avons ensilé le méteil fin avril (l’ensilage est destiné aux taurillons de l’exploitation). Nous avons récolté 6 tonnes de matière sèche par hectare là où les brebis ont pâturé contre 5 tonnes là où elles ne sont pas passées. En plus, nous avons reculé d’une semaine l’épiaison du seigle ce qui nous a donné plus de souplesse pour l’ensilage. Ça a nourri les brebis sans nous demander plus de travail. »

En savoir plus

Des conseils à télécharger

Sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr, on trouvera le livret Cet automne, mes brebis pâturent les couverts végétaux qui a inspiré ce dossier. La fiche technique Développer les cultures dérobées d’automne et d’hiver donne aussi des exemples pour les brebis laitières.
Des intercultures à utilisation fourragère décrit une quinzaine de graminées, crucifères, légumineuses ou mélanges. Ces fiches techniques sont à télécharger sur le site de la chambre d’agriculture de la Marne. (www.marne.chambre-agriculture.fr).
Le Guide des cultures dérobées en Limousin conseille sur le choix et la gestion des cultures dérobées, du semis à la récolte, en intégrant les valeurs alimentaires et les coûts de production. Les 24 pages du guide sont à télécharger sur www.afpf-asso.fr.
La filière ovine du Centre-Val de Loire et les bénéfices de l’exploitation des couverts végétaux est une nouvelle fiche de deux pages qui présente les résultats d’essais de couverts avec millet, moha, trèfle, vesce, avoine et colza. Elle sera disponible sur www.herbe-fourrages-centre.fr.

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre