Une filière ovin lait très dynamique en région Paca


La région Paca compte une soixantaine de producteurs de lait de brebis, la plupart fromagers. Seuls quatre d’entre eux, dans les Hautes-Alpes, livrent la totalité
de leur lait. La production est plutôt concentrée dans la vallée de la Durance et le long de la Côte-d’Azur, dans l’arrière-pays. Après des installations à la fin des années 1980, souvent des néo-ruraux, de nouveaux projets ont émergé depuis 2005.
La population des éleveurs est très jeune (62 % de moins de 40 ans) et les exploitations font preuve d’une bonne viabilité économique. « Je pense que cette filière va encore se développer.
Il y a toujours des projets », affirme Josine Giraud, animatrice de Brebis lait Provence (BLP). Elles détiennent en moyenne 114 brebis, à 70 % de race lacaune. Des brebis qui produisent 185 litres par an (219 litres pour les lacaunes) pour une production totale de 19 000 litres par exploitation.
La monotraite, une pratiquefréquente
Près de la moitié ont une autre production (ovins viande, chèvres, vaches laitières…). Les systèmes sont assez saisonnés (agnelages de printemps), la conduite en un seul lot majoritaire et la monotraite fréquente. Le lait transformé sur la ferme est valorisé en moyenne autour de 4,70 euros le litre grâce à une gamme de produits variés.
Les fromages lactiques sont souvent dominants. « En France, nous sommes quasiment les seuls à faire des lactiques avec du lait de brebis », explique Brigitte Cordier, ancienne présidente de BLP.
Les pâtes pressées non cuites sont également très présentes et 36 % des producteurs bénéficient de la certification agriculture biologique.
Peu d’exploitations autosuffisantes en fourrage
Une grande partie des agneaux est commercialisée en agneaux de lait, majoritairement en vente directe (12,7 €/kg carcasse), contribuant fortement au revenu. Le gros souci des éleveurs de la région est l’accès au foncier productif. Les prairies de fauche sont rares, convoitées par l’urbanisation. Les éleveurs de brebis laitières exploitent en moyenne 27 hectares de surface agricole utile et 100 hectares de parcours. Le pâturage est une composante essentielle de l’alimentation (8 mois en moyenne). En revanche, peu d’exploitations sont autosuffisantes en fourrages grossiers : 62 % achètent la totalité de l’alimentation.
« Brebis lait Provence constitue un réseau d’éleveurs qui permet aux jeunes d’avoir informations et conseils. Mais, il est assez difficile de faire participer les nouveaux installés aux actions collectives. »