Aller au contenu principal

Un système pâturant adapté à son environnement

Lors du salon de l’herbe, le système herbager de l’exploitation du lycée agricole de Mirecourt a été présenté aux participants.

Le pâturage hivernal permet aux brebis de ne plus consommer de concentré depuis trois ans. © D. Hardy
Le pâturage hivernal permet aux brebis de ne plus consommer de concentré depuis trois ans.
© D. Hardy

Depuis cinq ans, la ferme du lycée agricole de Mirecourt dans les Vosges est en système herbager. Ce choix a été fait afin de maîtriser les charges et sécuriser le système fourrager. Des partenariats avec les voisins ont été mis en place. Les brebis pâturent dehors toute l’année. Le pâturage hivernal permet aux brebis de ne plus consommer de concentré depuis trois ans grâce notamment à une repousse d’herbe suffisante. Grâce au choix d’une troupe de troupe de 850 brebis croisées (Romanes x races à viande), les agnelages se font dehors de manière complètement autonome. Les brebis partent en estive dans le massif des Vosges. Les pâturages hivernaux et les estives sont complémentaires en termes d’apport. En effet, grâce à une bonne pluviométrie en montagne, les plantes présentes permettent de limiter les carences des brebis. Les milieux et la flore étant différents, les apports le sont. Cela permet aussi de limiter les problèmes sanitaires. Il reste toutefois la problématique des disparus. En effet 10 % des agneaux ne sont pas retrouvés, mais, pour Franck Sangouard, responsable de l’exploitation, "la prédation est, dans cette région, impossible à annuler en système en plein air".

Pâturer au bon stade

En raison de la variabilité du coût des aliments, l’herbe est le premier levier d’autonomie des élevages. "Le pâturage hivernal est huit fois moins coûteux que d’alimenter en bergerie", rappelle Didier Deleau, ingénieur régional Arvalis. Il s’agit cependant d’exploiter l’herbe au bon stade pour avoir une ressource que qualité. "Pour reconstituer les réserves d’herbe, il faut pâturer l’herbe entre les stades trois et quatre feuilles, quand le rendement de l’herbe commence à diminuer". La règle est donc de pâturer avant l’épiaison au stade feuillu avec peu de tige et d’éviter le surpâturage. Du 20 avril au 1er novembre, il y a environ 600 brebis et 400 agneaux en estive sur le massif des Vosges. À Mirecourt, le troupeau ovin est conduit en extérieur toute l’année avec une production d’agneaux d’herbe. Les ressources fourragères exploitées sont dispersées et comprennent des surfaces externes à l’exploitation.

Des couverts en partenariat avec le voisinage

Des couverts d’interculture, en partenariat avec un céréalier voisin, sont valorisés par le pâturage. Le pâturage des couverts végétaux par des ovins est une pratique mise en œuvre depuis 2010 sur l’exploitation de Mirecourt. Deux voisins céréaliers mettent à disposition des parcelles de dérobées. L'un des deux, cultivant ses terres en techniques culturales simplifiées, implante de toute façon des couverts végétaux diversifiés pour des raisons agronomiques. Ils sont ensuite mis à disposition des ovins en échange d’un prêt de matériel. Chez l’autre voisin, le coût des semences est à la charge de l’exploitation du lycée et le céréalier implante les couverts. Le voisin note des effets positifs sur la structure du sol et la propreté de ses champs après la mise en place de couverts et leur pâturage par des ovins.

Chiffres clés 

L’atelier ovin du lycée de Mirecourt

850 brebis (Romane x Ile-de-France)
2,15 UMO
9,5 € par kg de carcasse de produit
9 € par kg de coût de production
5,5 € par kg de carcasse de prix de revient
0,80 € par kg de carcasse de rémunération
3,2 smic par UMO
0,60 € par kg de carcasse pour l’alimentation
4,3 € par kg de carcasse de frais de travail
200 ha en plaine
160 ha en montagne

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Marion Lassalle et Yannick Helip </em>
« Nous dégageons deux salaires avec notre système transhumant et nos brebis romanes"
Dans les Hautes-Pyrénées, Marion Lassalle et Yannick Helip conduisent une troupe de brebis allaitantes en optimisant la ressource…
<em class="placeholder">Christophe Holtzer et Éric Arnould</em>
« Je facilite la reprise de ma ferme ovine »
Dans les dix ans à venir, 61 % des éleveurs ovins prendront leur retraite. Face à ce constat alarmant, Éric Arnould a…
<em class="placeholder">Béliers Noire du Velay</em>
FCO : Des impacts à plus ou moins long terme sont à prévoir en matière de génétique
Pour Bertrand Bouffartigue, animateur de la section ovine à Races de France, l’enjeu est de recapitaliser les cheptels atteints…
<em class="placeholder">Sana avec son bâton. </em>
La drôle d’estive de Sana, fille de bergère
Sana, 10 ans, partage le travail en montagne de Chloé, sa maman bergère. Elle raconte son quotidien sur les flancs du Chalvet et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre