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Un nouveau centre pour l’IA en Corse

La station d’élevage d’Altiani se modernise et se dote d’un centre pour la collecte des semences et la préparation des inséminations en race Corse.

Le 15 février dernier, les éleveurs ovins de l’île de beauté se sont retrouvés à la station d’Altiani, entre Corte et Aléria, pour inaugurer le nouveau centre d’insémination artificielle ovine. Le nouveau bâtiment de 420 m² peut accueillir 85 béliers ainsi que 40 brebis utilisées pour l’entraînement des jeunes béliers. Auparavant, les béliers étaient prélevés dans la bergerie de la prison ouverte de Casabianda. « La collecte se faisait dans des conditions dantesque, dans des locaux qui n’étaient pas appropriés » explique Philippe Meunier, le président de l’OS race corse. Propriété du ministère de la Justice, le bâtiment de Casabianda devrait cependant continuer à être utilisé pour l’élevage des agnelles.

Le fleuron de la race corse dans un nouvel écrin

En accueillant le fleuron de la race corse, la station d’Altiani poursuit sa réhabilitation permise par les investissements de l’Odarc, l’Office du développement agricole et rural de la Corse. La sélection génétique des brebis corse a débuté officiellement en 1996 avec la création de l’Upra brebis corse devenue OS race ovine corse en 2008. « Le schéma de sélection repose sur 54 éleveurs sélectionneurs dont les 80 000 brebis sont inscrites au contrôle laitier officiel » explique Barthélemy Simonetti, le président de Corsia, la coopérative d’insémination. « Depuis la mise en place du schéma de sélection il y a 20 ans, la production laitière a gagné 40 litres par brebis en moyenne tout en préservant ses qualités » apprécie Philippe Meunier, citant pêle-mêle la rusticité de la race, sa capacité à se déplacer vite, son petit format, sa toison qui la protège du froid, la persistance en lait ou sa résistance aux maladies…

I muvrini et une collecte pour aider les bergers

Mais pour améliorer les performances du schéma de sélection, Corsia et l’OS race corse cherchent à augmenter le nombre d’élevages au contrôle laitier ainsi que le recours à l’insémination. Chaque année, Corsia réalise environ 6 500 IA, concentrés sur les mois d’avril, mai et juin et met aussi en vente 300 agnelles et 350 béliers reproducteurs issus d’accouplement raisonnés. En 2015, l’OS Corse a reçu un soutien exceptionnel du grand public et d’une association portée par Jean-François Bernardini du groupe de musique corse I muvrini. Les près de 40 000 euros collectés devraient servir à réduire le prix de vente des animaux sélectionnés pour les bergers.

Les ambitions agricoles des nationalistes

Depuis les élections régionales de décembre dernier et l’arrivée des nationalistes à la tête de la Collectivité territoriale Corse, les élus affichent une volonté de relancer l’agriculture insulaire. « Nous voulons que l’agriculture retrouve sa place dans l’économie corse » annonce ainsi François Sargentini, le nouveau président de l’Odarc, l’Office du développement agricole et rural de la Corse. En plus de la réhabilitation de la station d’Altiani en cours, le nouvel exécutif aimerait porter un projet d’abattoir pour la filière agneau. « Il n’est pas normal que des agneaux de qualité, élevés sous la mère, quittent la ferme à un prix de 3,50 euros le kilo vif » explique François Sargentini. L’autre défi de la filière reste la sous-production de lait : quatre millions de litres de lait de brebis sur les douze millions transformés sur l’île sont importés. Pour produire localement, l’installation de nouveaux éleveurs pourrait être encouragée par la création d’association foncière pastorale qui permet de passer au-dessus des indivisions.

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