Innover et tester pour les éleveurs ovins
Reconnu pour son impartialité, le Ciirpo expérimente de nouvelles techniques en production ovine avec des essais réalisés simultanément sur des structures partenaires.
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La création du Ciirpo a eu un effet de catalyseur. Les partenariats et les thèmes d’études se sont multipliés au fil des années. Outre le travail de coopération privilégié avec l’Institut de l’élevage, d’autres sont développés avec des organismes tels que l’Inrae, l’École nationale vétérinaire de Toulouse ou encore le programme Herbe et fourrages du Centre-Val de Loire. Ces partenariats se traduisent notamment par différents projets portés par les conseils régionaux, le commissariat Massif central, le Casdar (compte d’affectation pour le développement agricole et rural), Interbev et l’Europe.
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En 2000, on parle alimentation
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C’est également à cette époque que les tourteaux de colza fermiers ont été testés pour les agneaux, les tourteaux très gras ayant montré leurs limites. Par ailleurs, les mesures réalisées pendant plusieurs années sur plusieurs types génétiques ont défini la saison sexuelle des brebis et leur faculté à répondre à l’effet mâle. Ces références restent la base de la reproduction au printemps.
Santé, génétique et bien-être
Entre 2010 et 2015, trois nouvelles thématiques ont été ajoutées : la santé, la génétique et le bien-être animal. La résistance des strongles digestifs aux antiparasitaires commence à poser des problèmes dans certains élevages. La voie génétique est testée par le Ciirpo par l’insémination d’agnelles avec d’une part des béliers dits « résistants » et d’autre part « sensibles ». Dès 2015, cette piste apparaîtra comme une alternative d’avenir.
Ce fut aussi l’époque d’un travail sur l’identification des indicateurs de bien-être animal. Ce sujet était alors précurseur à l’époque, tout comme le précédent. Les tests réalisés sur des brebis en hiver montreront qu’elles sont aussi bien au pâturage qu’en bergerie, même parfois mieux lorsque la ressource est abondante comme le sont les couverts végétaux. Les performances possibles par stade physiologique ont été définies. Adaptés y compris aux animaux à forts besoins, les couverts végétaux ne nécessitent pas d’apport de concentrés.
Moins de perte azotée avec la sélection
En matière d’alimentation, les niveaux optimaux d’azote ont été revus pour des agneaux en finition de 2014 à 2016. Grâce à plusieurs essais réalisés simultanément sur plusieurs sites, on sait maintenant que le niveau d’azote optimal d’un aliment pour agneaux sevrés est de 100 grammes de protéines digestibles dans l’intestin par kilo brut. En effet, la sélection génétique a permis une moindre exigence des agneaux, ces derniers recyclant une partie de l’azote qui était auparavant perdue dans les urines. Ce fut une bonne surprise en matière d’économie.
Plusieurs études sur la mortalité des agneaux et en particulier la qualité du colostrum ont été riches en enseignements : importance de ce premier lait, solutions pour y pallier en cas de manque. Enfin, le pâturage cellulaire ou dynamique a été étudié sur tous les plans pendant plusieurs années. Il a ainsi été mis en évidence que les parcelles à bon rendement étaient plus productives avec ce mode de pâturage mais qu’il n’était pas une solution pour diminuer la pression parasitaire.
Le Mourier obtient le label Digifermes
À partir de 2016, deux nouveaux thèmes se sont ajoutés à ceux déjà existants : l’agroforesterie et l’élevage de précision avec un nouveau label Digifermes pour le site du Mourier. Grâce à des essais conduits simultanément sur cinq sites, on sait maintenant que les plaquettes de bois peuvent se substituer totalement à la paille en litière. Leur intérêt économique a également été défini.D’autre part, les premiers tests de boucles UHF (ultra haute fréquence) ont été lancés en faisant passer les animaux en lots entre deux antennes. Le premier prototype d’évaluation de la note d’état corporel en 3D a également été mis au point. Par ailleurs, ces années furent consacrées pour partie aux plantes dites « à tanins » avec des plateformes fourragères et des essais en grandeur nature sur des agneaux et agnelles. Cela a permis de définir leurs intérêts agronomiques et surtout d’affirmer que ces plantes ne remplacent pas un traitement antiparasitaire chimique.
Trente études annuelles à partir de 2020
À partir de 2020, le nombre d’études est de trente par an. Tous les thèmes continuent à être traités : alimentation, équipements, bâtiments, reproduction, santé, travail, bien-être animal, pâturage, systèmes de production, génétique, numérique, avec deux petits nouveaux : l’environnement et l’eau.
La proportion des études en lien direct avec l’alimentation diminue (25 %) au profit de celles sur le travail d’astreinte, la santé et l’environnement. À titre d’exemple, les tests sur les pistolets délivrant automatiquement la dose de produit antiparasitaire en fonction du poids de l’animal ont été testés. L’économie de produit atteint 25 % mais le matériel a montré des limites qui ont été communiquées aux distributeurs.
Le Ciirpo à l’ère des préoccupations climatiques
Les colliers virtuels afin de s’affranchir de clôtures physiques ont également fait l’objet de mesures et d’observation. Le matériel est fiable mais son coût est actuellement rédhibitoire. Par ailleurs, plusieurs dérobées d’été ont été observées à la loupe à partir de plateforme fourragère. Des tests au pâturage ont également été réalisés afin d’établir des références en termes de chargement et de catégories animales.
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