Un bouquet de services rendus par l’élevage
Paysage, emploi, biodiversité, stockage de carbone, occupation du territoire, aliments de qualité… Inventaire des services rendus à la société par l’élevage.
Paysage, emploi, biodiversité, stockage de carbone, occupation du territoire, aliments de qualité… Inventaire des services rendus à la société par l’élevage.




Pour l’approvisionnement en viandes et lait de qualité
Le premier rôle de l’élevage est d’abord de fournir une alimentation humaine riche en protéines de qualité, que ce soit par la viande ou le lait. Ces aliments peuvent être de qualité standard ou produits sous signes de qualité comme environ 12 % des agneaux français en IGP, AOP, label rouge ou CCP. Les coproduits comme la laine ou la peau sont également utilisés et utiles pour l’habillement. L’élevage peut aussi être fournisseur d’énergie que ce soit par la méthanisation, la valorisation des bois des haies ou les parcs photovoltaïques entretenus par des ovins.
Pour la vitalité des territoires
L’élevage en France fournit des emplois pour plus de 700 000 équivalents temps plein et occupe environ 882 000 personnes selon l’étude du GIS élevage demain de 2015. En ajoutant l’intérim, on atteint 724 000 temps plein liés à l’élevage, soit 3,2 % de l’emploi total en France. Parmi eux, 34 300 temps pleins dépendent de l’élevage d’ovins pour la viande et 10 100 sont rattachés à l’élevage ovin laitier. Ainsi, en élevage ovin allaitant, un temps plein sur un élevage induit 0,63 temps plein supplémentaire en amont, en aval ou dans la distribution (boucherie). Ces emplois, majoritairement situés en milieu rural, assure une vitalité rurale. La présence de ces emplois et de ces familles participe au maintien du tissu rural (service public, santé, tertiaire, commerce…). Présent dans les zones les moins densément peuplées, l’élevage ovin assure aussi un maillage du territoire par la présence de structures d’accueil agrotouristique.
Pour la préservation de l’environnement
Les ovins contribuent à la qualité environnementale de nos territoires, notamment via les prairies qu’ils valorisent par le pâturage. Ainsi, les prairies et les haies séquestrent le carbone, ce qui compense en partie les émissions de gaz à effet de serre des ruminants. Une prairie stockant environ 760 kg de carbone par hectare et par an, on estime que ce puits de carbone compense entre 30 et 100 % des émissions ovines en fonction du système fourrager.
L’élevage ovin participe aussi activement à la préservation de la biodiversité. Les prairies permanentes exploitées par l’élevage ovin ainsi que les haies, bordures ou murets sont riches d’une diversité de flores et de microfaunes. En France, l’élevage ovin valorise 1,2 million d’hectares d’herbe avec, souvent, un faible recours aux engrais et aux pesticides. 80 % des élevages ovins allaitants bénéficient de la prime ICHN, ce qui traduit leur rôle de maintien d’une activité rurale viable et leur préservation des écosystèmes et paysages associés en zone défavorisée de montagne et de piémonts. En zone de montagne, le pâturage peut réduire les risques d’avalanche tandis qu’en zones méditerranéennes, il réduit les risques d’incendies en consommant le combustible. Autre diversité conservée, celle des 59 races d’ovins
Pour le patrimoine et la qualité de vie
L’élevage ovin joue un grand rôle dans l’occupation et l’entretien des zones difficiles et des paysages, à l’exemple du paysage agropastoral des Causses et Cévennes, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Sans l’élevage, ces paysages évolueraient vers des forêts improductives pour l’alimentation humaine, fermeraient le paysage et empêcheraient l’usage des terres pour d’autres activités telles que les activités touristiques. L’esthétique de ces paysages ouverts et diversifiés en souffrirait grandement.
L’élevage ovin est aussi un des plus impliqués dans les échanges locaux. Ici, ce sont des éleveurs qui vendent de la viande à des voisins ou pour un méchoui, là quelques animaux « tondeuses à gazon » échangés contre d’autres services. Les éleveurs sont aussi de vrais animateurs de vie rurale en organisant des fêtes de la transhumance ou autres festivités locales. En montrant ce patrimoine festif et culturel, il contribue aussi à renforcer le lien socio-éducatif à l’animal. Enfin, les filières de qualités comme les 23 labels rouges et IGP en viande ovine ou les trois appellations d’origine protégée au lait de brebis font partie intégrante de la gastronomie française.