Un bâtiment d’agnelage bien pensé et bien ventilé
Pierre-Baptiste et Damien Ollier ont repris l’exploitation parentale. Ils créent un nouveau bâtiment d’agnelage pour gagner en confort de travail.
Pierre-Baptiste et Damien Ollier ont repris l’exploitation parentale. Ils créent un nouveau bâtiment d’agnelage pour gagner en confort de travail.
À mi-chemin entre Brioude et le Puy-en-Velay, l’exploitation des frères Ollier est située à Chavaniac – Lafayette. Damien et Pierre-Baptiste élèvent 1 000 brebis Blanches du Massif central, toutes conduites en race pure, car les éleveurs sont aussi sélectionneurs. En effet, 325 agnelles reproductrices ont été vendues en 2021.
L’année se découpe en trois périodes d’agnelage, en janvier, mai et septembre et les brebis agnèlent trois fois en deux ans. L’agnelage se passe toujours en bâtiment mais la conduite du troupeau est cependant basée sur un système herbager avec six à sept mois de pâturage. Le gaec du Buis compte 165 ha de SAU, dont 22 ha de céréales (orge et blé), entre 8 et 13 ha de maïs, 3 ha de luzerne, 23 ha de prairies temporaires, 40 ha de prairies permanentes mécanisables et 50 ha de parcours.
Du lait et de la prolificité pour les brebis
Les éleveurs passent encore 200 brebis en insémination artificielle par an mais « la fertilité chute alors nous en faisons de moins en moins, reconnaît Pierre-Baptiste, 31 ans. Avec 35 % de fertilité, nous avons estimé que cela représentait une perte de près de 150 agneaux par an ». Si les béliers d’IA sont choisis par l’UPRA, ceux pour la monte naturelle sont sélectionnés par les éleveurs pour amener de la prolificité et du lait dans leur troupeau.
Les 1 800 agneaux produits par an, eux, sont élevés en bergerie intégrale et les éleveurs cherchent à développer chez les mères la qualité laitière. « On vise la meilleure croissance possible dans les trois premiers mois, pour économiser du concentré. Nous arrivons à faire partir à l’abattoir nos meilleurs agneaux tout de suite après le sevrage », apprécie Pierre-Baptiste Ollier, qui s’est installé en 2012, soit cinq ans après son frère. Avec l’arrivée de Pierre-Baptiste, c’est aussi un projet bâtiment qui fait surface. « Nous avions besoin d’un bâtiment pour l’agnelage qui soit fonctionnel et nous permette de travailler seul, souligne Pierre-Baptiste. Nous avons visité pour cela beaucoup d’exploitations, notamment en Aveyron. » Là-bas, ils ont pris l’idée de l’automatisation, avec un tapis de distribution et 480 places aux cornadis. « Avec les cornadis, les manipulations sont tellement plus rapides et aisées, s’exclament les deux frères. Il y a moins de stress pour les animaux et moins de fatigue pour nous. Nous faisons les échographies, le bouclage, les traitements… » Le tapis de distribution est par ailleurs alimenté deux fois par jour par une mélangeuse qui permet de faire « une ration plus homogène qu’avec la désileuse », selon Damien Ollier.
Des astuces pour faciliter le curage
« Nous avons aussi dessiné des couloirs de circulation sur tout le tour du bâtiment. » Les dimensions du bâtiment sont de 70 mètres de long par 25 de large, avec 10 mètres dans la longueur dédiés au stockage. Quatre aires paillées principales permettent de constituer des petits lots d’une trentaine de brebis maximum. « Ça facilite vraiment la surveillance, ainsi que la reconnaissance de la maternité. »
Enfin le bâtiment est facile à curer avec des râteliers à foin qui se rabattent sur les couloirs de circulation. Cette petite astuce « faite maison » évite aux éleveurs la manutention de ces équipements encombrants. Les auges des agneaux, en béton, forment le couloir et de ce fait, ne gênent pas non plus.
En hiver, grâce à cette optimisation du travail, le soin aux brebis peut alors être fait en une heure et demie, ce qui permet aux deux associés de se libérer du temps pour leurs autres activités. Ils sont en effet membre de conseil municipal de leur commune et s’occupent également du déneigement des routes.