Un antimyiases plus écologique
Contre les larves carnassières des mouches à myiases, une alternative au médicament vétérinaire a dernièrement été développée.

Pour lutter contre les parasites externes, les laboratoires vétérinaires proposent différents médicaments en prévention ou en traitements à appliquer en pour-on ou en bains. Ces produits ayant un effet toxicologique sur la survie des bousiers notamment, il est recommandé de placer les animaux traités sur un pâturage restreint pendant deux semaines.
Pour les bio ou les conventionnels
Dernièrement, le laboratoire Vétalis a lancé une solution qui utilise les propriétés répulsives et antiparasitaires de deux huiles essentielles. Selon la zone et le système d’élevage, deux à trois applications d’Oxylis en pour-on sont à réaliser de juin à septembre. « Sans risque pour l’environnement, ce produit est recommandé pour les élevages bio ou conventionnels et pour les parcs nationaux ou zone Natura 2000 », explique Christian Mage, consultant en santé animale, qui a testé ce produit sur des ovins. Dans un premier essai, le lot non traité avait 16 brebis sur 230 présentant des myiases alors qu’aucune des 220 brebis traitées n’en présentait. Dans un second essai, alors que le lot témoin avait 5 % de brebis touchées, aucune n’était atteinte dans le lot traité. Utilisable sur les agneaux et les brebis laitières en lactation ou les brebis gestantes, Oxylis est actif pour repousser les puces, tiques, poux, acariens et mouches. Le colorant vert permet de repérer les animaux traités.
Mouches des plaines et mouches des montagnes
Les myiases sont provoquées par les larves carnassières de certaines mouches. En France, deux espèces de mouches se partagent le terrain : Lucilia sercata à moins de 1 000 mètres d’altitude et Wolhfartia magnifica au-delà de 800 mètres.
Lucilia sercata, la mouche des plaines, ponds jusqu’à 3 000 œufs en deux à trois semaines dans les cadavres ou à la surface de la peau souillés ou lésée d’animaux vivants. Les femelles prêtes à pondre sont attirées par l’odeur des matières en décomposition, le suint, les urines, les fèces, les lésions…. Ces mouches pondent sur les toisons sales ou les lésions et c’est surtout la diffusion de l’ammoniaque excrétée par les larves qui peut tuer les animaux.
Les femelles de Wolhfartia, la mouche des montagnes, pondent exclusivement sur les animaux vivants, sur les plaies ou même sur les peaux saines. Les mâles, plus bucoliques, se nourrissent du nectar des fleurs… Véritables carnassières, les larves provoquent des lésions profondes, essentiellement sur les zones délainées (espace interdigité, vulve, fourreau…).