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Sommet de l’élevage 2022, visite virtuelle d’un élevage de moutons Charollais

A l’occasion du Sommet de l’élevage 2022, le groupe Réussir vous emmène visiter un élevage de moutons Charollais à Couzon dans l’Allier.

A Couzon, dans le bocage nord du département de l’Allier, Etienne Debarnot élève une cinquantaine de brebis de race Charollais : « un boulot de passion », confie-t-il.

« En 2016, j’ai repris une troupe de brebis à un éleveur inscrit au schéma de sélection », explique-t-il. Il achète ensuite quelques béliers. Si son troupeau compte aujourd’hui une cinquantaine de brebis, il compte monter à 60 ou 80 en cas d’installation. « Actuellement je suis salarié à temps plein dans la ferme familiale (vaches laitières, 30 vaches limousines, sur 220 ha de prairies et cultures) et j’élève mes brebis à côté », explique le jeune éleveur. Pour l’heure il commercialise un tiers de ses agneaux mâles en reproducteurs et un tiers en agneaux de boucherie à la Sicaba (« à la boutique sur place c’est gratifiant pour l’éleveur », souligne-t-il).

C’est une race herbagère, à viande

« Ce qui me plaît dans le Charollais ? C’est une race herbagère, à viande… j’aime les animaux de forme », confie Etienne Debarnot. « Les moutons sont en pâturage mixte avec les bovins. Cela permet de mieux valoriser l’herbe et de diminuer le parasitisme » explique-t-il, soulignant aussi que les moutons peuvent valoriser de petites parcelles peu adaptées au pâturage des vaches.

 

Les origines de la race ovine

« La race Charollais remonte aux années 60. Elle est issue du croisement entre une race locale, la Morvandelle, et une race anglaise de qualité bouchère, la Dishley (ndlr : désignée aujourd’hui sous le nom de Leicester) pour produire de la viande », rappelle Aline Bonnot, directrice de l’Organisme de sélection (OS) Mouton Charollais. 50% des effectifs de la race se situent aujourd’hui en Bourgogne Franche Comté, les autres étant répartis un peu partout en France.

 

Une bonne dynamique à l’export

« 6800 brebis sont inscrites au livre généalogique de la race et 110 éleveurs sont actuellement adhérents », confie-t-elle. « Avec la conjoncture, les effectifs ont un peu reculé mais aujourd’hui la position est stable et on a une bonne dynamique au niveau de la jeunesse », poursuit Aline Bonnot.

« Cette année on a eu un contrat pour la république slovaque pour 690 agnelles. On est sur une année exceptionnelle sur l’export, nous avons des demandes qui affluent, il y a de la place », confie-t-elle.
 

Le schéma de sélection des moutons Charollais

Le schéma de sélection de la race ovine Charollais « a pour objectif à la fois d’améliorer les qualités maternelles (prolificité, valeurs laitières) et les qualités bouchères », explique la directrice de l’OS qui rappelle que le Charollais est la première race utilisée en France pour le croisement des ovins.

Le schéma de sélection de la race repose sur deux outils :

  • La station de contrôle individuelle : où les éleveurs apportent leurs agneaux mâles sélectionnés sur le phénotype standard et la qualité des parents pour tester leur potentiel de croissance. « On sélectionne les meilleurs (ils sont pesés et on mesure par échographie leur épaisseur de muscle et de gras), soit 14 sur 130, pour les emmener à l’étape suivante », précise Aline Bonnot.
  • Insem Ovin (basée à Limoges) : où sont emmenés les 14 agneaux sélectionnés précédemment pour la production de descendants dont sont mesurées les carcasses. L’idée : « trouver les béliers qualifiés améliorateurs boucherie (Ambo) », poursuit la directrice de l’OS.

Des outils complétés par le développement de la génomique qui va permettre de connaître plus tôt les qualités des animaux.
 

Quels sont les standards de la race Charollais ?

Les standards de la race ovine pour les mâles : « la tête doit être bien rouge, un peu mouchetée de noir avec des pattes sans laine. Il faut une bonne ligne de dos, une bonne longueur pour avoir une carcasse qui va peser et de la profondeur de côtes », explique l’éleveur Etienne Debarnot. « Son arrière-main doit être descendante avec des gigots rebondis pour donner de la valeur ajoutée lors du croisement avec les races rustiques ».

« Les standards pour les femelles sont peu différents des mâles », explique Aline Bonnot. « La tête doit être rouge et dépourvue de laine, avec un joli port d’oreilles et des oreilles assez grosses ce qui traduit un bon développement. La ligne de dos doit être la plus longue possible, avec pas trop de laine sur les pattes arrière et surtout pas de couleur foncée sur cette zone. Et bien sûr une bonne conformation avec de beaux gigots rebondis et en descente. On cherche l’animal qui a le moins de défauts possible », détaille-elle. Idéalement les brebis peuvent élever deux agneaux, ajoute la directrice de l’OS Charollais.

Le mouton Charollais est une race facile à conduire, avec une réelle dynamique commerciale et qui peut valoriser des près de fond, un peu difficiles d’accès, concluent Etienne Debarnot et Aline Bonnot.

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