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Pyrénées : l’agneau de lait patine

Sud-Ouest, le 1er avril

Comment expliquer, dans les rayons de supermarché, la différence entre l’agneau de Nouvelle-Zélande à 7 euros le kilo et l’agneau de lait des Pyrénées à 17 euros le kilo  ? Ce met délicat semble réservé à la carte des chefs étoilés. Pourtant, l’agneau de lait qui grandit à deux pas, dans les montagnes pyrénéennes, ne rapporte aux éleveurs que 4 euros le kilo vif dans les périodes de Noël et Pâques. « On vend pratiquement à perte. Sans les 45 % de subvention de la PAC, on met la clé sous la porte. Je préférerais gagner ma vie en vendant mes produits à leur vraie valeur », se lamente Karen Brasset, éleveuse. Les tarifs de vente découragent certains éleveurs de poursuivre la démarche de qualité reconnue IGP en 2012 (indication géographique protégée). « On produit de l’agneau de super-qualité en pagaille, qu’on est obligé de vendre en Espagne. Il faut que le consommateur choisisse l’économie locale en priorité. Sinon, on va disparaître avec les richesses de notre territoire. »

La Vienne Rurale, le 27 avril

Dans les Deux-Sèvres, Maxime Baron, 25 ans, installé depuis 2015, a reçu plus de 30 € par brebis, soit plus de 17 000 € pour 566 brebis, en 2017. « C’était la meilleure année », constate-t-il. Il a bénéficié de l’aide aux nouveaux producteurs, de celle pour les 500 premières brebis et de celle à la contractualisation. À cause de la disparition de ces aides complémentaires et même si l’aide unique de base passe à 22 € environ, il a calculé qu’il aura près de 4 500 € d’aides en moins en 2018 : une grosse perte de revenu qui va impacter sur le développement de sa ferme. « J’ai des projets de construction de bâtiment. Avec moins d’argent, je ne sais pas comment faire », commence-t-il après ses calculs. « Il faut essayer d’avoir une autonomie alimentaire, possible ici avec plus de surfaces, pour faire des stocks ; mais pour avoir plus de surfaces, il faut attendre que des terrains se libèrent. Je n’ai que 58 ha. C’est dur d’être autonome, surtout s’il y a de la sécheresse ».

La Creuse Agricole, le 19 mai

Le troisième jour du Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine était placé sous le double signe de la région et des ovins. « Tout le travail mené depuis trois ans se concrétise aujourd’hui, se félicite Claude Souchaud, président de Tech Ovin. En 2017, une journée ovine avait déjà eu lieu mais cette année, on peut dire que l’identité ovine de cette grande région se renforce et s’affirme. La filière est réunie sous une même bannière et unit ses efforts même si chacun conserve ses spécificités ». Sur le ring, la matinée était consacrée à la présentation des signes officiels de la qualité et de l’origine de la région. L’après-midi, un concours d’agneaux en vif sous SIQO a rassemblé des agneaux diamandins, de Pauillac, de Poitou-Charentes. L’installation et la transmission étaient également au cœur des débats tout au long de la journée. « Il y a une grosse mobilisation autour du renouvellement des générations, poursuit Claude Souchaud. C’est vraiment une priorité. Il faut continuer nos efforts, notamment en direction des cédants. »

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