Premiers impacts sanitaires de la FCO pour la saison virale 2024
Les résultats d’une enquête publiée par le GDS France offrent une première estimation de l’impact sanitaire des sérotypes FCO-3 et FCO-8 pour la saison virale 2024.
Les résultats d’une enquête publiée par le GDS France offrent une première estimation de l’impact sanitaire des sérotypes FCO-3 et FCO-8 pour la saison virale 2024.
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
« Un peu plus d’un tiers des élevages touchés par la FCO (1)-3 et un peu plus d’un quart de ceux affectés par la FCO-8 comptent plus de 10 % de brebis atteintes », révèle une étude du GDS [groupement de défense sanitaire] France.
Publiée fin 2024, cette enquête s’appuie sur des données collectées par les GDS de certains départements, analysées par le GDS France avec l’appui du groupe de suivi FCO/MHE [maladie hémorragique épizootique] de la plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA). Menée entre octobre et novembre, elle permet d’évaluer la situation sanitaire des élevages touchés par la FCO-3 et la FCO-8 entre mi-août et début novembre 2024.
Des entretiens téléphoniques ont permis de suivre la morbidité, la mortalité, les avortements et les signes cliniques dans des élevages ovins foyers de FCO. L’enquête a ciblé principalement des exploitations allaitantes comptant au moins un cas clinique de FCO-3 ou de FCO-8 confirmé par PCR depuis au moins un mois.
Une forte variabilité entre les élevages
La proportion d’ovins adultes malades a fortement varié selon les élevages, allant de 0 % à 60 % pour la FCO-3 (soit de 0 à 400 brebis malades par élevage) et de 0 % à 33 % pour la FCO-8 (soit de 0 à 40 brebis malades). La médiane s’établit à 8 % du cheptel atteint pour la FCO-3 et à 4 % pour la FCO-8, ce qui correspond, dans les deux cas, à environ cinq animaux malades par élevage.
Concernant la
mortalité
, des écarts très marqués ont également été observés, avec des variations de
0 % à 35 %
(soit de 0 à 213 brebis mortes) pour la
FCO-3
et de
0 % à 33 %
(soit de 0 à 34 brebis mortes) pour la
FCO-8
.
« Quel que soit le sérotype de la FCO, la mortalité chez les brebis est présente dans au moins la moitié des élevages enquêtés et peut être très importante dans certains cheptels », précise l’étude.
Les jeunes ovins moins affectés par la FCO
Environ 62 % des élevages touchés par la FCO-3 ont déclaré au moins un cas d’ovin adulte (plus de 12 mois) atteint cliniquement. Pour la FCO-8, près de la moitié des élevages sont concernés.
Entre 12 % (FCO-3) et 14 % (FCO-8) des élevages ont eu au moins une agnelle malade. « La mortalité dans cette classe d’âge semble limitée, mais elle a pu atteindre jusqu’à 28 animaux dans certains élevages touchés par la FCO-3 », note l’étude.
Des impacts sous-estimés
Les résultats de l’enquête offrent un premier aperçu de la situation sanitaire mais l’étude précise que l’impact réel est sous-estimé. L’épidémie n’étant pas encore endiguée au moment de l’enquête dans certains élevages, le nombre d’animaux malades ou morts pourrait être sous-évalué.

Cette enquête ne permet pas de mesurer les différents impacts sur la reproduction ; seul un recensement des avortements éventuels a été effectué. Au moins 7 % des élevages ovins touchés par le sérotype 3 ont signalé des avortements (de 1 à 25 brebis concernées), contre au moins 15 % pour ceux affectés par le sérotype 8. Toutefois, l’étude précise que « l’ensemble des morts et avortements observés lors de cette enquête ne peuvent pas être tous rattachés à la FCO sans étude complémentaire ».
Enfin, en raison des spécificités propres à chaque département, notamment en termes de niveau de contamination et de conduite d’élevage, l’étude souligne que « les résultats de cette enquête ne sont pas extrapolables à l’ensemble de la France ».
De plus, la vaccination de tout ou partie du troupeau n’a pas été prise en compte dans cette première analyse. Certains animaux ont pu être vaccinés contre l’un des sérotypes, ce qui aurait pu limiter l’impact clinique dans ces élevages. Il faudra attendre les prochaines phases de l’enquête pour évaluer l’impact sanitaire global après une saison complète d’activité vectorielle.
« Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle épizootie »
« Aujourd’hui, le sérotype 1, présent en Espagne et contre lequel un vaccin existe, pourrait atteindre le territoire national. Le sérotype 12, pour lequel aucun vaccin n’est encore disponible, a été détecté aux Pays-Bas en octobre 2024. Dix foyers ont été recensés à ce jour, sans nouveaux cas depuis la mi-décembre, mais son évolution reste incertaine », indique Valérie David, responsable du service santé et bien-être animal à l’Institut de l’élevage.

Actuellement, trois sérotypes de FCO sont présents sur le territoire : 3, 4 et 8. Seuls deux départements français n’ont recensé aucun cas clinique de FCO : les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine. Dans le reste du pays, les élevages ont été touchés par le sérotype 3 ou 8, tandis qu’en Corse, les trois sérotypes sont présents.
« Le seul moyen efficace aujourd’hui pour lutter contre la FCO est la vaccination, qu’il faut renouveler chaque année. Même si elle peut avoir un intérêt lorsque l’infection est déjà présente sur l’exploitation, il est recommandé de la faire en prévention », rappelle Valérie David.
À noter
Tous les départements n’ont pas été investigués.
- Pour la FCO-3 : 69 élevages ovins répartis sur cinq départements - Aisne (36 élevages), Eure (1), Oise (17), Pas-de-Calais (3) et Somme (12).
- Pour la FCO-8 : 35 élevages ovins issus de cinq départements - Cantal (6), Rhône (2), Savoie (8), Haute-Savoie (3) et Pyrénées-Atlantiques (16).