Plantes à tannins et mini-parcelles n’empêchent pas les parasites
Les plantes à tannins et le pâturage en mini-parcelles laissaient espérer de moins traiter contre les parasites internes. Hélas, les premiers résultats du Ciirpo ne le montrent pas.

![[graphe à refaire] Nombre d’œufs de strongles/g de crotte (en opg) © Ciirpo 2017](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPA658_PROD_PATURER_GRAPHE1.jpg.webp?itok=bSM8Le5r)
![[graphe à refaire] Nombre d’œufs de strongles/g de crotte (en opg) © ENVT/Ciirpo 2017](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPA658_PROD_PATURER_GRAPHE2.jpg.webp?itok=MUcC5-rk)
Les rencontres du Ciirpo pour les éleveurs ovins le 20 septembre dernier à Saint-Priest-Ligoure en Haute-Vienne ont permis de montrer les derniers résultats des essais de parcelle « alicament » avec des plantes à tannins pour les agneaux d’herbe.
Au cours de l’été 2017, un premier essai a comparé deux lots d’agneaux non complémentés en concentré. L’un d’entre eux pâturait une prairie temporaire ne contenant pas de plante à tannins. Le second pâturait avec une alternance de 10 jours une prairie temporaire du même type que le lot témoin et une parcelle « alicament » composée de chicorée, plantain et lotier. Cette parcelle alicament était majoritairement composée de chicorée (45 % du couvert). Le plantain était également bien présent avec 34 % du couvert en moyenne. Enfin, le lotier ne représentait que 12 % des plantes présentes lors de l’entrée des agneaux sur la parcelle. Point positif, que ce soit pour les mâles ou pour les femelles, les agneaux qui ont bénéficié de cette parcelle alicament ont présenté des croissances supérieures de 17 % sur les 86 jours de suivi en comparaison des agneaux pâturant exclusivement des graminées et des légumineuses (176 g par jour contre 151).
Pas moins d’œufs de strongles avec les plantes à tanins
Par contre, les analyses de crottes réalisées sur 10 agneaux par lot et toutes les trois semaines au cours de l’étude n’ont pas montré de diminution du nombre d’œufs de strongles gastro-intestinaux au cours des quatre points de contrôle (voir graphe). Ainsi, le taux d’excrétion atteint plus de 5 000 opg (œufs par gramme de crottes) en fin d’été pour le lot ayant consommé des tannins contre 4 500 opg pour les agneaux n’en ayant pas bénéficié. Les essais se sont poursuivis néanmoins avec, au cours de l’été 2018, une autre modalité d’apport de tannins testée, des granulés de sainfoin ou d’écorce de châtaigne. Les résultats seront disponibles en fin d’année.
Autres essais conduits de longue date à la ferme du Mourier, la conduite des brebis en pâturage cellulaire. Ce pâturage appelé également dynamique ou en miniparcelles se traduit par un niveau de chargement instantané (nombre de brebis par hectare à un moment donné) très élevé. Le temps de séjour par mini-parcelle est très court : un à deux jours. La conduite du pâturage tournant est basée sur la somme des températures avec un repos hivernal des prairies imposé.
Un taux d’excrétion parasitaire pas inférieur en cellulaire
L’objectif est de créer des stocks de fourrage au printemps pour mieux gérer les jours d’avance. Depuis septembre 2016, le Ciirpo compare deux troupeaux ovins composés de 150 brebis de race Mouton Vendéen : l’un en pâturage tournant, l’autre en pâturage cellulaire sur 15 hectares de prairies. Le suivi du parasitisme constitue l’un des volets de cette étude. Dans chacun des deux modes de pâturage, trente brebis font l’objet de prélèvements de crottes à quatre ou cinq reprises au cours de la campagne.
Selon les résultats des cinq points de contrôle réalisés sur la campagne 2016/17, les niveaux d’excrétion en strongles gastro intestinaux des brebis conduites en pâturage cellulaire ne sont pas inférieurs à ceux des femelles en pâturage tournant (voir graphe). Ils sont même parfois nettement supérieurs. Par ailleurs, les niveaux d’excrétion en petite douve ont également été équivalents lors des mesures réalisées en décembre 2016 avec en moyenne 70 œufs par gramme de matières fécales.
Les brebis conduites en pâturage cellulaire ne seraient donc pas moins parasitées que celles en mode tournant. Ces résultats imposent ainsi la plus grande vigilance quant au suivi du parasitisme dans les deux cas. Mais tous ces résultats restent à confirmer par les essais en cours.