"Pâturage tournant ou cellulaire : même vigilance au sujet du parasitime"

La conduite des brebis en mini-parcelles avec un temps de séjour d‘un à deux jours ne permet pas de s’affranchir des traitements antiparasitaires. Tels sont les premiers enseignements d’une étude en cours au Ciirpo, Centre interrégional d’information et de recherche en production ovine, sur le site du Mourier. Depuis septembre 2016, les parasites de brebis conduites selon deux modes de pâturage, tournant « classique » et cellulaire (appelé encore dynamique) sont observés à la loupe. Ainsi, des analyses de crottes, des analyses sanguines comme le taux d’hématocrite (qui indique le pourcentage du volume de globules rouges et est donc un signe d’anémie) et leur niveau de diarrhée font l’objet de suivis réguliers. Les niveaux d’excrétion d’œufs des strongles gastrointestinaux et des trématodes sont évalués en coprologie et la nature des espèces de strongles est identifiée après coproculture.
La prudence reste de mise
Les premiers résultats incitent à la plus grande prudence, les niveaux d’excrétion mesurés sur les brebis n’étant pas inférieurs en pâturage cellulaire. « Sur le prélèvement de décembre 2016, les brebis étaient peu excrétrices et aucune différence notable n’a été mesurée entre les deux modes de pâturage que ce soient pour les strongles, la petite douve ou les paramphistomes, explique Philippe Jacquiet, enseignant chercheur à l’école vétérinaire de Toulouse. Par contre, au milieu du printemps 2017, les brebis conduites en pâturage cellulaire ont excrété trois fois plus d’œufs de strongles que celles en pâturage tournant avec plus de 1 000 œufs de parasites par gramme de crottes en moyenne. Un traitement antiparasitaire s’est alors imposé ». Les mesures vont se poursuivre sur une durée de deux ans dans le cadre d’une thèse vétérinaire.