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"Mon objectif : développer la symbiose entre cultures et élevage de brebis"

À 36 ans, Myriam s’est lancée dans l’élevage ovin après avoir exercé un métier dans l’administration. Elle s’installe dans le Maine-et-Loire et jette son dévolu sur les Moutons vendéens dont elle devient sélectionneuse.

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Myriam Ruche, 39 ans, est installée en sélection Mouton Vendéen dans le Maine-et-Loire.
© F. Dudognon

« Je m’appelle Myriam Ruche, j’ai 39 ans. Après un temps comme fonctionnaire territoriale, j’ai effectué un BTSA analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole en 2021 puis un certificat de spécialisation en ovin viande à Bellac en 2021 et 2022 pour me former à la conduite d’un troupeau allaitant.

Lire aussi : « J’ai à cœur de maintenir la commercialisation en circuit court de mon élevage ovin ! »

En 2022 j’ai acheté 100 brebis, puis 50 en juillet 2023 et enfin 100 brebis en novembre 2023 de race Mouton vendéen chez deux éleveurs sélectionneurs qui partaient à la retraite. Aujourd’hui mon objectif d’effectif est atteint, je renouvelle en interne. Toutes les brebis sont inscrites.

Ovins et grandes cultures en bio

J’ai intégré le Gaec en avril 2024 de manière officielle sur la commune d’Ombrée d’Anjou dans le nord-ouest du Maine-et-Loire. Cette exploitation est en agriculture biologique sur 200 hectares, dont 90 % sont en cultures de vente (colza, tournesol, maïs, blé, sarrasin…) et compte deux associés.

Je conserve l’orge et la féverole pour la ration des brebis. Mon parcellaire est constitué de 15 hectares de prairies, de 20 hectares de mélange avoine, phacélie, crucifères, tournesol, féverole et trèfle et de 20 hectares de trèfle et luzerne.

Je fonctionne avec des luttes naturelles d’automne en paternité, c’est-à-dire en petits lots et avec un seul bélier, avec repasses en décembre et janvier et quelques-unes dessaisonnées en février et mars. Ces luttes correspondent aux deux entrées en station de contrôle individuel.

Circuits traditionnels et vente directe

Les céréales sont vendues à la coopérative Terrena et les agneaux de boucherie à la Cavac. Quelques agneaux partent en vente directe pour garder du contact avec des personnes aux alentours et avoir un retour direct de la qualité de mes agneaux. Pour la première année de sélection, j’ai vendu une dizaine de jeunes béliers à des éleveurs et une trentaine d’agnelles via l’organisme et entreprise de sélection Mouton vendéen.

J’aimerais distribuer du maïs à l’avenir pour soutenir l’état corporel de celles qui ont une prolificité importante.

Je complémente mes brebis au moment de l’agnelage avec du foin de luzerne et un mélange orge et féverole. Et pour la lactation je passe sur de l’enrubannage de trèfle blanc-violet et squarrosum.

Prévention et phytothérapie

La prolificité moyenne du troupeau est à 2 sur les luttes d’automne, 1,1 sur les agnelles, 1 en contre-saison. La mortalité agneaux va de 10 à 25 % selon la prolificité.

La conduite antiparasitaire se fait systématiquement sur coproscopie en février-mars, puis en mai, juin et juillet et en fonction de l’état en octobre. J’essaie de varier les molécules un maximum pour éviter de créer des résistances. J’attache également beaucoup d’importance aux comportements, aux signes éventuels précurseurs de maladies pour utiliser en complément des produits classiques, des produits à base de plantes comme des hydrolats de sarriette, des huiles essentielles de citron, de thym…

Depuis mon installation je fais partie du GIEE « Être résilient en système ovin herbager » par l’intermédiaire du Civam de Maine-et-Loire.

Les principales difficultés que j’ai pu rencontrer depuis mon installation se limitent à la pose des clôtures mobiles et la gestion de la ressource alimentaire des couverts végétaux en février et mars. »

La race Mouton vendéen, une bouchère d’excellence

Le Mouton vendéen, est une race sélectionnée pour ses qualités bouchères et maternelles, adaptée à une conduite en race pure ou en croisement. Elle est réputée pour ses aptitudes bouchères, répondant à la demande des marchés les plus exigeants : une bonne croissance, pour une rapidité d’engraissement et des carcasses de qualité.

Des agneaux bien conformés et toute l’année

Elle possède de bonnes qualités maternelles qui assurent une bonne productivité : prolificité, valeur laitière, croissance rapide des agneaux, précocité sexuelle. La mise à la lutte peut se faire dès la première année. Le désaisonnement naturel est possible, avec une période sexuelle étendue permettant une production d’agneaux toute l’année. Les agneaux naissent avec une fine couche de laine et les brebis ont un tempérament calme et docile, facilitant la conduite en grande troupe.

(Source : Races de France)

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