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Miser sur la valeur laitière des mères

Des mères laitières peuvent améliorer la croissance et diminuer la durée d’engraissement des agneaux. Exemples avec les races ovines du Sud-Est.

Une brebis qui a du lait peut nourrir deux agneaux sans problème. © L. Geffroy
Une brebis qui a du lait peut nourrir deux agneaux sans problème.
© L. Geffroy

Durant les deux premiers mois de sa vie, le lait est l’unique source d’alimentation de l’agneau. Sa vitesse de croissance est donc directement liée à la quantité de lait dont il dispose. Cette capacité de la brebis à produire du lait pour ses agneaux est calculée chez les éleveurs sélectionneurs sous la forme d’un index valeur laitière (VL). Plus une brebis aura un index élevé, c’est-à-dire supérieur à 100 qui représente la moyenne de la race, plus sa production de lait est importante. On considère qu’un index VL est considéré comme « bon » à partir de 107, « moyen » entre 94 et 106 et « mauvais » en dessous de 94. Acheter des animaux avec de bonnes valeurs laitières présente de nombreux intérêts.

1 Avoir des agneaux sous la mère plus lourds

Chez les sélectionneurs, tous les agneaux sont pesés aux alentours d’un mois ce qui permet de déterminer le poids à âge type à 30 jours (PAT 30 j), élément indispensable dans le calcul de l’index VL de la mère. Les PAT 30 j de 5 270 agneaux Préalpes du Sud et 10 170 Mérinos d’Arles nés en 2015 ont été classés en fonction de l’index VL de la mère.

Il en ressort que le PAT 30 j moyen des agneaux (sans distinction du sexe ou du mode de naissance) augmente de 2,8 kg en Préalpes du Sud et 2,5 kg en Mérinos d’Arles entre les agneaux issus de mères avec mauvais index et les issus de mères avec bons index. Cette différence de poids est uniquement due au potentiel laitier des mères, l’alimentation de celles-ci étant identique ! Si l’on regarde plus en détail le sexe et le mode de naissance des agneaux, ces différences de poids varient entre les issus de mauvais ou bons index et peuvent atteindre jusqu’à 4,3 kg de différence pour les agneaux Préalpes du Sud mâles nés simples.

2 Diminuer la durée d’engraissement

Le Gaec le Mérinos est un élevage de 1 750 mères Mérinos d’Arles basé à Aureille (Bouches-du-Rhône) et en sélection depuis trois générations. Les agneaux pris en compte sont tous de race Mérinos d’Arles et vendus en bio à la coopérative Agneau Soleil. Les données d’abattage ont été récoltées pendant deux ans à partir d’Ovitel, soit environ 490 agneaux concernés. Ils ont été classés, sans distinction de sexe ni de mode de naissance, en trois catégories en fonction de l’index VL de leur mère comme précédemment. Il apparaît que le poids carcasse est équivalent entre les trois catégories, par contre la durée d’engraissement est réduite de 23 jours pour les agneaux issus de mères avec un bon index VL (116 jours contre 139 avec des mères avec un mauvais index).

3 Améliorer le classement carcasse

Toujours dans ce même élevage des Bouches-du-Rhône, si l’on regarde de plus près le classement carcasse, il y a 10 % de plus d’agneaux issus des bonnes laitières en catégorie R pour un classement gras équivalent.

Ces premiers éléments de réponse doivent être étudiés sur plusieurs années et sur d’autres élevages mais ils permettent déjà de chiffrer plus concrètement l’intérêt de travailler la génétique du troupeau. Sans chercher absolument à acheter des reproducteurs avec de (très) bons index, qui de fait sont rares, il est possible de se concentrer sur des animaux avec un index VL autour de 100, qui déjà apporteront un bon progrès génétique. Enfin, il ne faut pas oublier qu’une brebis pourra exprimer tout son potentiel génétique uniquement si les conditions d’alimentation et sanitaires sont favorables.

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