Les ruminants plus efficients qu’on le pensait
Les ovins et autres ruminants valorisent surtout des protéines non consommables par L’Homme.
Les ovins et autres ruminants valorisent surtout des protéines non consommables par L’Homme.
Une récente étude du GIS Élevage demain remet en perspective la concurrence entre alimentation animale et humaine. Souvent critiqué pour sa faible efficience de conversion des ressources végétales en produits animaux, l’élevage montre pourtant une forte capacité à valoriser de nombreux coproduits végétaux, résidus de cultures et fourrages qui ne sont pas consommables par l’Homme. Il est généralement avancé que 2,5 à 10 kg de protéines végétales sont nécessaires pour produire 1 kg de protéines animales. Pourtant, si l’on ne considère que la fraction des végétaux consommés par les animaux et qui directement consommable par l’Homme et seulement la fraction des produits animaux qui entrent dans la chaîne alimentaire, l’étude démontre que de nombreux élevages ont une contribution positive à la production de protéines de qualité.
« L’Homme ne mange pas d’herbe ni de pulpe de betterave, résume Jean-Louis Peyraud, chercheur à l’Inra et président du GIS Élevage demain, et nous ne mangeons pas le cuir ou la laine ». En se concentrant uniquement sur ce que L’Homme mange, les monogastriques (porc, poulet, poule pondeuse) ont une efficience nette bien plus élevée qu’en brute. Ils peuvent produire entre 0,7 et 1,6 kg de protéines animales par kg de protéines végétales consommables par l’Homme. Les élevages bovins laitiers produisent entre 0,6 à plus de 3 kg de protéines animales pour 1 kg de protéines végétales ingérés selon la part d’herbe dans la ration.
L’efficience protéique des ovins augmente avec la part d’herbe
Pour l’élevage ovin viande, l’efficience protéique nette varie entre 0,2 et 1,3. Avec une grande part d’herbe dans sa ration, le mouton ne mange que 6 % de protéine consommables par L’Homme. Par contre, seuls 39 % des protéines des ovins abattus sont consommables par L’Homme. « Il existe une variabilité importante en élevage ovin viande, explique Sarah Laisse qui travaillé deux ans sur cette étude. Certains systèmes ovins sont très consommateurs de concentrés en complément de la ration de base herbagère. Les élevages les plus efficients sont ceux ayant la capacité à engraisser tout ou partie des agneaux à l’herbe. » Dans l’absolu, certains systèmes transhumants ne consommant que l’herbe des parcours, et donc aucune protéine consommable par l’Homme, auraient une efficience qui tend vers l’infini.
En France, l’élevage ovin est principalement situé dans des zones à fortes contraintes avec des sols non labourables. Il ne concurrence donc pas les cultures destinées à l’alimentation humaine.