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Salon de l’agriculture
Les moutons parlent au grand public

La filière ovine a montré aux nombreux visiteurs un aperçu de l’élevage ovin, depuis les concours de race jusqu’à la dégustation d’agneaux.

La plus grande ferme de France a fermé ses portes un jour plus tôt, le samedi 29 février, pour cause de coronavirus. Pour la filière ovine comme pour l’ensemble du monde agricole, ce fut l’occasion de communiquer sur l’excellence des produits français et sur le métier d’éleveur.

Sur le stand Inn’ovin, un animateur invitait petits et grands à venir caresser un agneau et proposait de faire un selfie avec lui. Il en profite pour glisser des infos sur l’élevage ovin et faire gagner des goodies. Comment fait-on pour reconnaître un mouton d’une chèvre ? Que mange un mouton ? Quand faut-il les tondre ? Sur le stand ou profitant des moments libres du ring, les questions sont claires et les réponses aussi. Les visiteurs en sauront un peu plus sur l’élevage ovin.

Les éleveurs prennent soin de la santé animale

La pédagogie est de mise aussi sur le ring ovin pour parler de la santé animale. Pendant que Lara Berthelot d’Innovin joue la candide, Emmanuel Garin de GDS France se positionne en expert. L’enjeu est de faire passer des messages facilement compréhensibles par le grand public. Par exemple, « la biosécurité, c’est comme se laver les mains chez les humains », résume Lara Berthelot. Ou encore « l’infirmerie dans l’élevage, c’est comme pour nous, on évite d’aller au bureau quand on est malade ». « Les antibiotiques, ce n’est pas quand on veut. Comme chez les humains, il faut une prescription pour en prendre », explique le duo en rappelant les efforts réalisés pour lutter contre les antibiorésistances avec une baisse de 60 % de la consommation en 10 ans. Les efforts des éleveurs sont aussi mis en avant car « ils remplissent le carnet de santé à chaque maladie et traitement. Les éleveurs sont aussi plus rigoureux car le vétérinaire doit venir au moins une fois par an dans l’élevage, que les animaux soient malades ou non ». Sur le temps du midi, les tribunes sont pleines pour découvrir que la traçabilité est assurée par la boucle d’oreille, « semblable à la carte Vitale humaine ». La comparaison se poursuit en désignant le parage comme « la manucure des moutons ». « Ça ne leur fait pas mal et c’est nécessaire. Comme si on ne se coupait jamais les ongles ».

Les flexitariens aiment la viande

Pour parler au grand public, Interbev était aussi présent avec son énorme stand marque des slogans « Aimez la viande, mangez-en mieux » et « Naturellement flexitariens ». Là, les visiteurs étaient invités à trouver l’accord parfait entre légumes, légumineuses et viandes ou produits tripiers. Pour mieux manger et mieux bouger, une diététicienne répondait aux questions du public tout en proposant une séance de fitness en musique. Et pour le jeune public, un film montrait comment les animaux et les hommes font la richesse de nos campagnes. Ensuite, un petit jeu proposait à deux équipes de confronter leurs connaissances sur la filière. D’où vient la viande que je mange ? Comment travaillent les éleveurs dans les fermes françaises ? L’occasion d’aborder en images les questions liées à l’élevage, à la protection de l’environnement et au bien-être animal.

« Je sens les questions plus pertinentes et les gens plus curieux, notait Éric Lagarde de l’Agneau fermier des Pays d’Oc. Lorsque nous proposons des dégustations, ils prennent le temps de s’arrêter pour discuter avec nous de l’élevage. »

Des enchères stratosphériques pour les agneaux de boucherie

Les IGP Agneau du Poitou-Charentes et Label Rouge le Diamandin aussi se sont démenés pour entretenir le lien entre éleveurs, acheteurs, bouchers et consommateurs. Des dégustations permettent à chacun de goûter la viande tandis que les points de vente les plus impliqués dans les démarches sont récompensés.

Les ovins ont aussi fait le show lors des ventes aux enchères d’agneaux de boucherie les lundi et mercredi. Les enchères commencent à 800 euros pour trois agneaux mais très vite les prix montent et atteignent même des sommets : 2 150 €, 2 200 €, 2 450 €, 2 500 €, 2 650 €… Encouragé par les animateurs et les deux mascottes de Poitou-Charentes, c’est finalement la grande épicerie de Paris qui va débourser le top prix à 2 750 euros ! Un prix bien déconnecté de la réalité du marché mais les bouchers présents montrent ainsi leur attachement à la filière ovine. Ils se font aussi plaisir en repartant avec eux une plaque de concours et une photo. La somme obtenue permet, elle, surtout de financer l’organisation (efficace) et le transport.

Photos, sourires et poignées de main

Les Causses du Lot aussi savaient accueillir avec la possibilité de se faire prendre en photo en compagnie d’une brebis caussenardes, ce que n’hésita pas à faire Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, lors de sa visite du salon le mardi 25.

Pour les éleveurs syndicalistes, le salon de l’agriculture est une opportunité unique de rencontrer les politiques de tout bord. La FNO a ainsi enchaîné les rendez-vous avec le ministère de l’Agriculture et a pu échanger avec des députés européens, des parlementaires français, des commissaires européens ou des présidents de région. Malgré le coronavirus naissant, les sourires, les bises et les poignées de main étaient encore nombreux au salon.

Damien Hardy

Un concours de lycées hôteliers pour promouvoir l’agneau

Trois lycées hôteliers (1) de la région Auvergne Rhône-Alpes ont imaginé des recettes à base d’agneaux. Lors du salon de l’agriculture, l’équipe gagnante de la Maison familiale rurale Le Fontanil en Savoie a présenté ses créations : des rillettes d’agneau aux courgettes et une polenta de haché d’agneau et chips de parmesan. Miam !

Ce concours imaginé par la filière ovine régionale et soutenu pat le conseil régional pourrait inspirer les gestionnaires de cantine à intégrer la viande d’agneau dans leurs menus. Pour les jeunes cuisiniers, ce fut aussi une découverte de l’élevage ovin. « Nous avons non seulement fourni des agneaux label aux écoles mais nous les avons aussi reçus sur nos élevages, témoigne Bruno Damiens, éleveur ardéchois impliqué dans l’opération. Nous les avons sentis très investis. Ce challenge de la fourche à la fourchette est une façon de faire rentrer nos produits de qualité dans la réflexion régionale ». Une bonne idée à dupliquer dans les régions !

(1) Maison familiale rurale (MFR) Le Fontanil (Savoie), Lycée Marie Rivier (Ardèche) et la MFR de Buis les Baronnies (Drôme)

Concours général agricole : cinq médailles pour l’agneau et 45 pour les fromages

Doyen des concours agricoles, le Concours général agricole fêtait ces 150 ans. Les viandes d’agneau bénéficiant d’un signe officiel de qualité (Label rouge, IGP, AOC, AOP) y concourent depuis 2016. 22 médailles ont été attribuées aux viandes dont cinq à la viande d’agneau :

Or : L’agneau de l’Adret par la Sicarev à Migennes (89)
Argent : Tendre agneau Label rouge par Feder et Charollais viandes à Paray-le-Monial (71)
Agneau du Quercy par Geoc et Destrel à Rodez (12)
Agneau de l’adret Label rouge par Agneau soleil et Alpes Provence agneaux à Grillon (84)
Bronze : Agneau de lait des Pyrénées Label rouge par Aobb Oloron et la SAS Lahouratate à Laruns (64)

Du côté des produits laitiers, 8 médailles d’or, 20 d’argent et 17 de bronze ont récompensé les produits au lait de brebis. Voici les médaillés d’or :

Fromage de brebis à pâte persillée : Société Fromagère de Saint-Bonnet à Saint-Bonnet-le-Courreau (42) et Matocq (affineur) à Asson (64) pour leur Pur brebis bleu Matocq
Ossau-Iraty laitier AOP : Fromagerie des Chaumes à Mauléon-Licharre (64)
Roquefort AOP : Société fromagère de Saint-Affrique (12) pour son Roquefort Société bio
Tomme de brebis : Gaec Baylocq à Fources (32)
Tomme mixte : Onetik à Macaye (64) pour sa tomme vache brebis Ondua
Yaourt aromatisé à la vanille : Bastidarra à Bardos (64) pour Ekia
Yaourt : Gaec Bergerie des 2 Savoie à Flumet (73) et La ferme du Causse Delon à La Tieule (48)

Bravo à tous !

Un hackathon pour bergers

Pendant les deux premiers jours du salon de l’agriculture à Paris, une quarantaine de bergers, éleveurs, animateurs d’associations pastorales et de développeurs informatiques se sont réunis pour le premier hackathon pastoral européen. Joseph Boussion, berger à l’initiative de l’évènement, présente le projet : « les bergers sont confrontés à des problématiques, à des obstacles qui pourraient être en partie levés par des outils connectés, des plateformes, des réseaux professionnels. » Les participants viennent de toute la France, mais la motivation a dépassé les frontières et des Espagnols, Italiens et Turcs étaient également présents pour apporter leur savoir-faire et leurs idées.

Identifier les produits de la transhumance

Cinq projets ont été travaillés pendant ces 48 heures intenses, mais un seul est retenu à la fin. « Nous avons pourvu un fonds, abondé par des fonds privés, qui assurera le développement complet du projet, explique Joseph Boussion. Ainsi nous savons que notre travail n’est pas une perte de temps et que cela aboutira. » Et le projet est soutenu par la FAO et le Coram, pour qui le pastoralisme est au cœur des enjeux agricoles de demain. Au bout des deux jours de travail, le projet le plus abouti a été identifié, il s’agit de « l’étoile du berger », une application permettant d’identifier et localiser les produits issus de la transhumance afin de leur donner plus de visibilité auprès du grand public.

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