Les Manex tête noire ne vendent plus leur laine

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Le marché de la laine a toujours été cyclique, mais 2017 est une année particulièrement mauvaise. D’habitude la Caoso, la coopérative basque de collecte de viande ovine, achète la moitié de la laine des brebis basques. Toutefois, faute de débouchés cette année, la Caosos ne ramasse que la laine de ses 500 adhérents. « Nous avons 350 tonnes en réserve, soit presque un an de stock » constate Jean-Marie Etchegorry, son directeur. « Si les laines blanches de races basco-béarnaise et manex tête rousse trouvent encore preneur sur un marché en berne, car passé de mode, les laines grises de manex à tête noire ne peuvent être utilisées que pour la construction » explique-t-il.
La Caoso avait pris en 2010 des parts dans Naturlaine (Ogeu-les-Bains, 64), fabricant d’isolants, composés à 85 % de laine et à 15 % de polyester, afin de faciliter l’écoulement de cette laine de moins bonne qualité. Naturlaine a obtenu il y a six mois, la norme bâtiment CSTB, qui devrait lui ouvrir de nouveaux marchés. Mais la demande n’est pas assez forte pour l’instant. Par conséquent, 150 tonnes devraient rester sur les bras des éleveurs non adhérents. Dans l’immédiat, Bil Ta Garbi, syndicat de retraitement des déchets, s’est bien proposé d’incinérer cette laine, mais les éleveurs refusent de payer pour l’élimination de ce déchet.