Les filles plus attachées à leur mère
L’Inra a étudié l’attachement des jeunes à leur mère chez les ovins. Les résultats montrent que les filles sont plus attachées à leur mère que les fils.

Chez les ongulés, le lien entre la mère et le jeune est très fort et la ségrégation sexuelle est importante. Les jeunes femelles restent dans le troupeau avec leur mère et les mâles en sont exclus après le sevrage. Des données sur des espèces d’ovins sauvages laissent penser à un lien mère-fille privilégié par rapport au lien mère-fils. L’Inra donc mené une étude sur le lien entre mère et jeune. Elle avait pour objectif de tester l’attachement de l’agneau à sa mère. Cet attachement a été mesuré en utilisant trois critères définis initialement chez les humains : recherche de proximité, détresse après la séparation et activité d’exploration en présence de la mère. Les agneaux âgés de trois semaines ont été testés dans deux situations expérimentales dans lesquelles ils pouvaient interagir, soit avec leur mère, soit avec une brebis familière ou avec une brebis inconnue. Dans l’ensemble, les filles affichent des comportements d’attachement plus forts à leur mère que les fils. Cette différence précoce de comportement peut être un facteur clé conduisant à la préférence sociale entre femelles et à la ségrégation sociale entre les sexes. L’existence de cet attachement fort avec la mère questionne sur les conséquences du sevrage précoce dans certaines situations d’élevage (allaitement artificiel). Un programme d’étude (projet Région Ovin2A, métaprogramme Gisa Whelp) sur les causes de la morbidité et de la mortalité des agneaux élevés en allaitement artificiel est en cours.