Les éleveurs se regroupent contre la prédation
Démontrer le fort taux d’hybridation du loup est l’objectif du collectif L113. La Fédération de défense du pastoralisme veut, elle aussi, souffler un vent de vérité sur la prédation auprès des médias nationaux.

En Lozère, la présence d’un loup balte a été officiellement reconnue par l’ONCFS, fin juin. « C’est une étape importante pour nous, car depuis l’arrivée du loup il y a 26 ans, l’ONCFS a toujours démenti que les loups en France pouvaient être d’autre origine qu’italienne », pose Bruno Lecomte. Cet éleveur de chèvres vosgien est le fondateur du collectif L113, qui rassemble éleveurs et citoyens avec l’objectif de lutter contre le loup, en prouvant notamment que le loup n’est pas arrivé naturellement en France et qu’il y a un grand nombre d’hybrides sur le sol français. « Les hybrides ne sont pas reconnus par la convention de Bern qui statue sur la protection du loup en Europe et celle-ci va même plus loin en requérant l’élimination des hybrides qui dénaturent la pureté de l’espèce », argumente-t-il. C’est pourquoi le collectif a entrepris de faire des analyses ADN de chaque échantillon, prélevé sur les brebis prédatées ou les loups abattus.
Plus d’hybrides en France qu’il n’y paraît
L113 a pour cela fait appel à un laboratoire allemand de médecine légale. Et les résultats sont systématiquement différents de ceux obtenus par l’ONCFS, l’organisme chargé par l’État de suivre et d’identifier les populations de loups en France. « Nous trouvons énormément de loups hybrides dans nos résultats, annonce Bruno Lecomte, c’est très important car s’il est abattu, l’hybride n’entre pas dans le quota de prélèvement autorisé par le plan loup. » Pour gagner en force et se faire entendre sur le flou entourant l’hybridation, le collectif L113 a rejoint la Fédération nationale de défense du pastoralisme (FNDP), née en juin à Prévenchères, en Lozère. « La FNDP a été créée par les éleveurs et les bergers qui en ont marre de voir leurs troupeaux décimés par la prédation, du loup et de l’ours. La Fédération compte aussi dans ses rangs des scientifiques, des élus, des chasseurs, des citoyens », détaille Olivier Maurin, coprésident de la FNDP. La Fédération s’est donnée comme mission de dévoiler la vérité sur la situation dans les montagnes pour toucher l’opinion publique.