Les éleveurs ovins britanniques inquiets de l’accord entre Londres et Wellington
Après l’Australie, c’est au tour de la Nouvelle-Zélande de conclure un accord commercial de grande envergure avec le Royaume-Uni. Les éleveurs ovins britanniques et irlandais s’inquiètent des répercussions.
Le 20 octobre marque la conclusion de l’accord commercial entre le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande. Il s’avère particulièrement offensif sur la viande bovine et ovine, avec une suppression des quotas et des droits de douane. Étalée sur une durée de 15 ans, la transition prévoit des quotas de 35 000 tonnes de viande ovine sur les quatre premières années, puis 50 000 tonnes par an pour les 11 années suivantes. Les agriculteurs britanniques s’inquiètent de perdre en compétitivité face aux produits néo-zélandais. De nombreuses exploitations agricoles pourraient succomber face à cette concurrence démultipliée. Minette Batters, la présidente de NFU, principal syndicat agricole du Royaume-Uni, interpelle son gouvernement et lui demande d’expliquer « comment cet accord ainsi que celui avec l’Australie bénéficieront à l’agriculture britannique et aideront les consommateurs qui souhaitent acheter des produits locaux à partir de normes sanitaires élevées. » L’accord prévoit toutefois une mesure de sauvegarde qui pourra être appliquée en cas de trop fortes hausses des importations.
Des accords qui minent le marché irlandais
Côté irlandais, l’inquiétude est également de mise. « C’est précisément le scénario dangereux que nous avons signalé à la suite du vote du Brexit en 2016. Les accords commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays tiers ont le potentiel de miner ce qui est un marché très important pour nos exportations », souligne Tim Cullinan, le président de l’association des agriculteurs irlandais (IFA). Les Irlandais restent par ailleurs très vigilants quant aux négociations entre Union européenne et Océanie pour les accords de libre-échange.